C’est mal parti pour le maïs

 - Illustration C’est mal parti pour le maïs
Les semences enrobées apportent un plus au niveau développement foliaire et racinaire. Exemple, sur la même parcelle : variété enrobée à gauche, standard à droite.
Contrairement à 2018, le début de cycle des maïs 2019 a été fortement perturbé sur l’ensemble de la Bretagne. Plusieurs éléments en sont à l’origine… le point à mi-juin.

Des conditions climatiques froides post-semis, ainsi que les attaques de multiples ravageurs ou encore l’arrêt du Sonido, ont entraîné une baisse de densité, voire des resemis dans de nombreuses parcelles.

Une météo post-semis défavorable

Les semis ont démarré vers le 20 avril et se sont terminés autour du 25 mai, avec une majorité sur les 10 premiers jours de mai. Les températures du sol (>10°C) ainsi que le ressuyage, étaient au rendez-vous. Cependant, les conditions climatiques post-semis n’ont pas permis une levée rapide. En effet, les températures, bien inférieures aux moyennes saisonnières, ont ralenti la dynamique de levée et exposé les plantules aux attaques de ravageurs. Selon les secteurs, de forts abats d’eau ont, de plus, provoqué des croûtes de battance.

Forte pression des ravageurs

La mouche de semis a provoqué des pertes de pieds dans de nombreuses parcelles. Ces attaques ont été favorisées par la destruction tardive des précédents ray-grass et des couverts végétaux, par les précédents épinards, mais aussi par l’épandage tardif des effluents organiques, associé à un temps froid et humide.
Les corvidés, fortement présents cette année, se sont nourris des maïs, jusqu’au stade 4-5 feuilles des plantes, provoquant des pertes de pieds importantes. De nombreuses parcelles ont dû être resemées. Des formulaires de constatation sont à remplir afin de recenser et chiffrer l’ampleur des dégâts. Ces formulaires sont à expédier à la Fédération des chasseurs ou directement à la DDTM. Ces remontées d’information doivent permettre de proposer des moyens de lutte adaptés et de mieux situer les secteurs sensibles. Les champs de maïs ont également servi de garde-manger à des sangliers, de plus en plus nombreux dans les campagnes bretonnes.

Autres ravageurs, les oscinies et géomizas, ont profité de la lenteur de levée des maïs pour également occasionner la perte de plants (de 1-2 % et jusqu’à 50 %). La présence de ces mouches est très diffuse et impossible à appréhender. Le Sonido avait une très bonne efficacité sur ce ravageur, son arrêt nous laisse sans solution. Derniers ravageurs et non des moindres, le taupin est également fortement présent cette année. Les solutions insecticides micro-granulées ont une bonne efficacité, mais inférieure aux anciennes solutions, et sont donc parfois insuffisantes en cas de fortes attaques.

[caption id= »attachment_41373″ align= »aligncenter » width= »488″] Les corbeaux ont clairsemé les parcelles de maïs, les rendements sont fortement compromis.[/caption]

Des resemis possibles en fourrage

Face à tous ces ravageurs, combinés à des conditions climatiques peu favorables, les cultures de maïs ont perdu de nombreux pieds. Cela a pu demander des resemis. En fourrage il est possible de réensemencer jusqu’à fin juin si la densité est inférieure à 30-40 000 pieds/ha. Pour du maïs à destination grain, il est aujourd’hui trop tard pour resemer. Les techniciens cultures de Triskalia vont recenser la présence de ces ravageurs, afin d’estimer l’ampleur des dégâts. Les pertes sont importantes et laissent présager des rendements très hétérogènes d’une parcelle à l’autre. Le maïs a des facultés de compensation importantes. Il faut maintenant espérer que les températures remontent rapidement pour corriger les pertes de départ.

Maïs Serenity

Pour les semis 2019, Triskalia a proposé une nouvelle démarche baptisée Serenity. Elle a pour but de mettre l’accent sur l’approche semis, semoir, semences. En l’absence de solutions curatives contre les ravageurs et face à la volonté de diminuer la pression pesticide, l’agronomie est un élément clé. Les rotations de cultures, le travail du sol, la gestion des couverts, la fertilisation, l’activité biologique du sol et la qualité de semence doivent permettre de placer la graine dans les meilleures situations pour garantir une bonne levée. Il est également possible d’agir au niveau du semoir. 400 semoirs ont ainsi été diagnostiqués par nos techniciens cultures et nos partenaires semenciers. Ceci a pour but de sensibiliser les agriculteurs sur l’importance de la qualité de semis que cela soit au niveau agronomique et économique. À Triskalia en 2019, 40 % des semences de maïs ont été vendues avec un enrobage à base de biostimulant, bactéries ou oligoéléments. Les premiers retours sont très encourageants. En effet, sur les parcelles de comparaison entre semences enrobées et standard, on observe, au stade 4-7 feuilles, une demi- feuille à une feuille de plus, ainsi qu’un chevelu racinaire plus développé.

André Yvinec / Triskalia


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