Pour construire leur stratégie de communication, les exploitants agricoles ont-ils intérêt à investir ces espaces du web ? Quelle peut être leur efficacité ?
La digitalisation de la société progresse encore en France. Et la croissance des réseaux sociaux est, comme partout ailleurs sur la planète, fulgurante dans l’Hexagone. Ce développement est si rapide que de plus en plus de Français vont puiser leurs informations uniquement sur les réseaux sociaux, qui vont même jusqu’à s’imposer comme source principale, voire unique, d’information.
Parallèlement, le monde de l’agriculture est lui aussi transformé par la digitalisation des services et de l’information. Avec 80 % des exploitants agricoles connectés à Internet, qui en ont une utilisation régulière, les données issues du ministère de l’Agriculture confirment le phénomène. De plus en plus souvent, les agriculteurs partagent les actualités de leur exploitation sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter ou Instagram.
La possibilité de valoriser le métier d’exploitant agricole
Les réseaux sociaux apportent aux professionnels de l’agriculture un outil de communication pertinent, capable de promouvoir et de valoriser une profession, souvent victime de la méconnaissance des autres secteurs d’activité de la société. Ainsi, les posts d’actualité, illustrés de photographies, ou bien les messages à caractère pédagogique et informatif des exploitants sont autant de publications qui offrent au grand public l’occasion de découvrir les nombreuses facettes d’une profession.
Pour gagner en visibilité sur les réseaux sociaux, la régularité est une règle d’or. En conséquence, les agriculteurs qui auront décidé de s’appuyer sur ce support pour faire la promotion de leur métier auront intérêt à publier leur actualité de manière régulière. Dans cette perspective, ils peuvent avoir recours à leur Smartphone, qui permet la publication de photographies en temps réel, ainsi qu’à la réalisation d’un calendrier de publication. Cet outil, servant à la définition en amont d’une ligne éditoriale, permettra de gagner, in fine, beaucoup de temps.
Un outil de défense du monde agricole
Il est regrettable de constater que les polémiques auxquelles les exploitants agricoles ont à faire face sont nombreuses. Elles ont souvent pour thème l’usage des produits phytosanitaires ou encore le bien-être animal. « L’agribashing », un phénomène en vogue sur les réseaux sociaux, est malheureusement répandu et alimente le mal-être de toute une profession qui a, là encore, intérêt à renforcer sa présence sur les réseaux sociaux pour combattre les clichés et les malentendus.
En effet, Facebook, Twitter et les autres peuvent devenir une formidable tribune pour organiser la défense des exploitants agricoles. Les acteurs de cet univers professionnel y trouvent la possibilité de répondre aux attaques dont ils sont victimes tout en faisant preuve de pédagogie auprès du public. Sur les réseaux, les commentaires des utilisateurs ne sont pas toujours bienveillants. Il est donc conseillé de conserver son calme et de ne pas surenchérir en tâchant de toujours faire preuve de pédagogie auprès du grand public.
Élargir ses débouchés grâce aux opportunités du web
En dernier lieu, pour les agriculteurs qui développent une activité de vente directe ou d’agritourisme, les réseaux sociaux constitueront un excellent support de promotion de leurs activités et/ou de leurs produits. En effet, en amont de l’achat, les prospects ont l’habitude de se renseigner sur les activités ou bien la personnalité de l’exploitant. Via les réseaux sociaux, ils sont susceptibles d’être séduits par tel ou tel profil d’agriculteur qui y aura mené une campagne de publicité ciblée. En définitive, les réseaux sociaux représentent à ne pas douter un outil de communication très puissant pour les exploitants agricoles. Le tout est de savoir les utiliser à bon escient.
Louise Michaud / Cogedis