Lorsque l’on voit Frédéric Dinel sur son gyropode on pourrait se dire que cet engin est un gadget. Pourtant, l’éleveur l’utilise au quotidien pour un usage professionnel.
Depuis un an, à Ménéac (56) Frédéric Dinel a fait rentrer un véhicule pour le moins original sur son élevage. « J’ai découvert le gyropode voilà une quinzaine d’années avec un ami handicapé qui l’utilisait pour se déplacer. Le déclic pour une utilisation professionnelle m’est réellement venu l’an dernier lors de la visite d’une ville en gyropode avec ma femme. J’ai vu les capacités de l’engin et la facilité pour accéder à certains endroits ou les voitures ne peuvent pas aller. »
À son retour de vacances, Frédéric Dinel s’est mis en quête de ce type d’engin sur Internet. « J’ai trouvé un gyropode professionnel de la marque Eswing, avec des pneus plus gros adaptés à une utilisation agricole que j’ai commandé en Chine. J’ai payé moins de 1 000 € alors que le même modèle est revendu autour de 2 500 € sur des sites en France. »
[caption id= »attachment_41321″ align= »aligncenter » width= »720″] Chaque semaine, Frédéric Dinel utilise son gyropode pour faire le tour et vérifier le bon état des 3,5 km de grillage qui font le tour des parcours plein-air des pondeuses.[/caption]
Gagner du temps au quotidien
Le gyropode est électrique, par conséquent il démarre très facilement. La première utilisation était de passer rapidement d’un poulailler à l’autre. Frédéric Dinel élève 40 000 pondeuses plein-air qui sont réparties dans 3 bâtiments. « Je fais en moyenne entre 3 et 7 km par jour et lors des vides sanitaires ça peut monter à 17 km. Le gyropode me fait clairement gagner du temps. »
L’aviculteur utilise aussi ce véhicule à 2 roues pour faire le tour des grillages des parcours. « En pondeuses plein-air, les attaques de renards dans les parcours sont très fréquentes. Au total, j’ai 16 ha de surface accessibles pour les poules, ce qui fait 3,5 km de grillage. Je fais le tour chaque semaine pour vérifier leur bon état et m’assurer que les renards n’ont pas creusé pour rentrer dans les parcours. » Frédéric Dinel avoue que sans son gyropode, il ne ferait pas ce contrôle visuel chaque semaine et attendrait certainement d’avoir une attaque de renard pour chercher par quel endroit il est entré. Il l’utilise aussi lorsqu’il faut faire des petites réparations dans les poulaillers : c’est pratique pour aller chercher rapidement des outils ou des pièces dans l’atelier. Le suivi des cultures proches de l‘exploitation est fait avec le gyropode.
Un engin très économique
L’engin est rechargé sur secteur une fois par semaine pendant 3 h ce qui lui assure une autonomie de l’ordre de 30 km. « C’est très économique. Cette recharge hebdomadaire doit coûter l’équivalent du simple démarrage d’une voiture. » D’ailleurs le véhicule d’exploitation démarre beaucoup moins depuis 1 an. Le gyropode permet d’atteindre la vitesse de 17 km/h, peut monter une pente à 40° et il est équipé de l’éclairage et de clignotants. L’éleveur fait même régulièrement les 2 km qui séparent son domicile de l’élevage avec ce véhicule. Il n’est pas commun de voir des gyropodes dans les exploitations mais pour Frédéric Dinel, cet engin pratique et ludique pourrait être un moyen de fidéliser des salariés sur les élevages porcins où il y a parfois beaucoup de bâtiments.