Yannick Jestin produit du lait biologique de façon très économique, en basant l’alimentation des animaux sur l’herbe et les betteraves. Cette culture a été repensée d’un point de vue désherbage.
Une production de lait biologique est pour Yannick Jestin, éleveur installé à Lanmeur, synonyme d’autonomie. Depuis le démarrage de son activité, en 2011, il n’a eu de cesse d’améliorer son système fourrager. Désormais, les 49 ha de SAU sont composés de 46 ha d’herbe pour 3 ha de betteraves.
Gérer les adversités
Pour cette culture, le Finistérien multiplie les passages d’outils pour se débarrasser des adventices. « Un désherbage manuel à la binette était réalisé auparavant. Depuis, des passages de herse et de bineuse viennent remplacer ce travail manuel ». Cette année, les parcelles ont été labourées au 13 avril, labour suivi d’un passage de herse rotative une semaine plus tard. S’en suit un passage agressif de herse étrille, puis de nouveau une intervention à la herse rotative une semaine avant semis. Cet outil est ensuite repassé de façon plus légère 3 jours après semis. « Au stade 3 / 4 feuilles, je bine toutes les semaines jusque la couverture du sol ». Le tracteur est équipé d’une bineuse attelée à l’avant, « elle est plus précise, réagit rapidement et me donne plus de visibilité ».
Yannick Jestin sème ses betteraves en suivant le calendrier lunaire, et implante sa culture en fonction de bonnes conditions météo. Cette année, le jour du semis a coïncidé entre bonnes conditions et jour racine, de quoi stimuler la vigueur de départ des graines. Pour augmenter encore cette vitesse de germination, les graines sont stockées au congélateur pour lever la dormance. Elles sont sorties à l’air libre le matin du semis. « C’est aussi une façon de fissurer l’enrobage d’argile ».
Les betteraves sont distribuées de novembre à avril, à raison de 4 kg de MS/vache et par jour. Équipé pour l’arrachage, le producteur tire ses betteraves pour un mois de distribution, le reste des racines est laissé au champ pour une bonne conservation. « Je n’en jette plus aujourd’hui ». Les betteraves reviennent tous les 10 ans sur les différentes parcelles.