La réforme de la formation professionnelle qui assouplit les règles de l’apprentissage peut être une opportunité pour le monde agricole. À condition que les agriculteurs jouent le jeu. « Si les agriculteurs veulent des salariés, ils ne peuvent pas se soustraire à la formation des jeunes ». Jean-Claude Foucraut, président de l’Anefa Bretagne, invite ses collègues agriculteurs à accueillir des stagiaires sur leurs fermes. La réforme de l’apprentissage prévoit une diminution éventuelle de la durée du contrat, une hausse de la limite d’âge, un assouplissement de la durée du travail, une aide au permis de conduire ou encore une facilité accrue de la possibilité de rupture. Ces nouvelles dispositions sont susceptibles d’attirer des candidats. En face, les agriculteurs représentent un gisement d’accueil. « La profession doit se saisir de cette opportunité », avertit Michel Guernévez, administrateur du Sérémor. « Nous devons, en parallèle, former les agriculteurs à former des jeunes ». À l’image de ce que fait Adrien Nicolas, installé en société sur une exploitation de 200 hectares et 250 truies. « Je prends régulièrement des apprentis ou des stagiaires, pas toujours issus du milieu agricole. Le plus important, c’est la motivation des jeunes ». Une attitude pas souvent partagée par le milieu en raison d’un manque de temps, d’une demande de compétence immédiate et de la tension économique. Intégration à l’emploi Outre l’apprentissage, des dispositifs de formation existent et permettent d’accompagner les jeunes pendant quelques semaines ou quelques mois. Le Sérémor (service de remplacement) et Solutis Emploi (groupement d’employeurs) ont mené des actions de préparation opérationnelle à l’emploi (Poec) en production porcine en 2018 et des actions de formation préalable au recrutement pour une dizaine de jeunes. Ils ont, en parallèle, placé 5 apprentis dans des fermes supports. Globalement, ces deux structures ont recruté 56 CDI l’an dernier. En…
Inciter les agriculteurs à former des jeunes