La Baie de la Fresnaye favorise la biodiversité en milieu agricole

Pour la première fois, agriculteurs, Chambre d’agriculture et Conservatoire du Littoral ont collaboré pour expérimenter un cahier des charges permettant de préserver de concert l’activité et la biodiversité.

Le Conservatoire du littoral a identifié les espaces naturels bordant la Baie de la Fresnaye comme zone d’intervention prioritaire pour sa stratégie foncière 2015-2050. Le Conservatoire va donc progressivement devenir propriétaire de terrains classés en espaces naturels, dont certains à usages agricoles en prairies ou en cultures. La gestion de ces terres devra contribuer à l’atteinte d’objectifs environnementaux : amélioration des habitats naturels et des paysages, mais aussi qualité de l’eau et des sols. Une fois propriétaire des parcelles, une convention est signée avec l’agriculteur qui devra respecter un cahier des charges de « bonnes pratiques biodiversité ». Mais jusqu’à aujourd’hui, les surfaces appartenant au Conservatoire ne pouvaient être que mise en herbe pour une fauche tardive (après le 1er juillet). « Ce cahier des charges alors proposé aux agriculteurs lors du conventionnement n’était adapté ni au contexte local ni aux contraintes des exploitations agricoles », explique Florine Guélet, conseillère agronomie et bassins versants.

Un cahier des charges souple

C’est pourquoi, suite aux premières acquisitions sur le périmètre d’intervention de Saint-Cast-Le-Guildo, une démarche innovante de co-construction du cahier des charges a été menée depuis 2 ans, associant les agriculteurs de la zone concernée, la Chambre d’agriculture, le Conservatoire du littoral, ainsi que les collectivités territoriales et des associations naturalistes. « L’objectif est double : répondre aux enjeux environnementaux de préservation de la biodiversité tout en maintenant une activité agricole sur ces parcelles et en assurant l’équilibre économique des exploitations. » Ce cahier des charges reprend les enjeux identifiés en termes de biodiversité et de paysage suite aux diagnostics naturalistes, les obligations réglementaires, les objectifs du plan de lutte contre les algues vertes et les spécificités locales et est adaptable au cas par cas pour chaque exploitation. Il ne s’agit pas d’un guide pratique, mais d’un ensemble de mesures permettant de respecter l’écosystème de la Baie.

« Les orientations de gestion sont diverses : améliorer la qualité des habitats, favoriser la gestion extensive des prairies, limiter le recours aux intrants… et elles sont optionnelles : chaque agriculteur peut adapter le cahier des charges parcelle par parcelle, en sélectionnant les mesures possibles à mettre en place et ses objectifs. » Le projet se poursuit dès à présent pour accompagner techniquement les agriculteurs du territoire à la mise en œuvre de pratiques favorables à la biodiversité, et au respect du cahier des charges signé avec le Conservatoire du littoral. Une première formation a été proposée le 24 juin sur le thème « Reconnaissance des auxiliaires de culture ».


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