La Commission européenne a fini par publier l’étude d’évaluation sur l’impact climatique de la Pac qui lui avait été remise en octobre 2018. Même s’il n’y a pas d’incohérences majeures entre les mesures de la Pac axées sur le climat et les autres politiques de l’UE liées au changement climatique, le rapport conclut que la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) n’est pas correctement prise en compte, car il n’existe aucune mesure dans la Pac permettant aux États membres d’obliger les agriculteurs à agir en la matière. L’élevage au cœur des enjeux Principal secteur ciblé : l’élevage, qui représente la majorité des émissions de GES provenant de l’agriculture. De nombreux États membres ont été influencés par les conditions économiques difficiles auxquelles l’industrie de l’élevage a récemment été confrontée, ce qui les a dissuadés de chercher à réduire davantage les émissions des ruminants, regrettent les auteurs de ce travail. Selon eux, le soutien couplé est une des principales mesures à revoir car il conduit à une augmentation nette des émissions de GES dues à une production accrue de bétail. Mais dans le même temps, le rapport met en avant l’intérêt du soutien couplé à la production de protéagineux, notamment pour la production locale d’aliments pour animaux qui peut réduire les émissions agricoles de l’UE de 4,5 à 12 %. Il salue également les réductions importantes résultant des mesures concernant les prairies et les systèmes d’élevage extensifs. Lesquels systèmes s’appuient souvent sur les soutiens couplés. Dans le cadre de la future Pac, le rapport recommande donc de garantir que les plans stratégiques exigent des États membres qu’ils démontrent comment leurs décisions contribueront à la fois à l’atténuation et à l’adaptation face au changement climatique….
La Pac rime-t-elle avec le climat ?