Le John Gator au banc d’essai

 - Illustration Le John Gator au banc d’essai
Modèle à l’essai, le XUV865M représente le haut de gamme des utilitaires Gator John Deere.
Trois « agri-essayeurs » bretons ont pu tester le John Deere Gator XUV865M, fer de lance de la gamme de SSV du fabricant américain. Ils livrent leurs impressions.

Un transporteur touche-à-tout. Le John Deere XUV865M est un utilitaire haut de gamme équipé d’une cabine fermée, d’un chauffage et d’une confortable banquette 3 places. Les 4 roues motrices de l’engin sont propulsées par un moteur diesel 3 cylindres de 850 cc, celui-là même qui équipe certains tracteurs compacts de la firme. Malgré sa petite puissance de 24 CV, son couple ne nous a pas fait défaut lors des essais.

Le XUV865M, équipé d’une lame à l’avant, a d’abord effectué son rodage dans la ferme d’Alexis et Solène Legros, éleveurs à Saint-Trimoël (22). Dans cette ferme porcine et laitière en traite robotisée, le Gator a rapidement remplacé la chargeuse sur pneus pour repousser l’aliment à l’auge. « Cela évite de découpler le godet mélangeur pour atteler la lame ; le gain de temps est appréciable », remarque Alexis Legros. « On gagne en confort et en fatigue, les sièges du transporteur sont à hauteur d’homme. Il n’y a pas d’échelle, il faut juste ouvrir la porte et s’asseoir ». En mars, lorsque l’essai a débuté, les températures étaient encore basses. L’éleveur, également utilisateur d’un quad, a apprécié la cabine chauffée. « Il y a également un confort au champ avec des suspensions incroyables. À 30 km/h dans une parcelle, on ne sent rien. » Autre usage atypique, l’éleveur a raccordé directement un semoir à batterie pour ensemencer un hectare en phacélie.

Dans la ferme voisine de Philippe et Fabienne Blanchard, l’usage a été quelque peu différent. Ici, les éleveurs ont mis de côté la lame. Les 50 Montbéliardes sont au champ à cette période de l’année. L’éleveur a surtout pu profité du confort général du SSV pour traverser les pâtures et repousser les fils de clôture. « Je ne savais pas vraiment quelle utilité nous allions avoir de cet engin sur la ferme, mais il a rapidement trouvé sa place et remplacé le Peugeot Partner vieillissant et peu adapté à la conduite hors du réseau routier », fait observer l’éleveur qui apprécie également le chargement arrière à hauteur d’homme pour transporter des seaux d’aliment aux génisses. « Les parcelles sont presque toutes attenantes à la ferme. Cet utilitaire est idéal pour les petits trajets. Il démarre rapidement et on part à froid. La capacité de chargement de 500 kg permet de ne pas se soucier de ce que l’on met dans la benne. Le moteur n’est pas en reste et nous avons même pu sortir un voisin bloqué dans la boue avec sa camionnette. Les 4 roues motrices, couplées à un poids d’une tonne, collent le Gator au sol. »

La benne, plébiscitée par les éleveurs

Autre élevage, autre usage. Le transporteur ne fera que quelques kilomètres pour aller chez Pierre-Yves Olivier, aviculteur à Bréhand (22). « Ici pas question de rentrer dans les bâtiments pour des raisons sanitaires. Néanmoins l’utilitaire a rempli son rôle dans les tâches annexes à l’activité. Transporter les animaux morts jusqu’au bac d’équarrissage, jalonner dans le maïs en cette période de semis, amener de la semence au pied du semoir, faire un peu de ménage pendant les travaux du 3e bâtiment et, surtout, balader les enfants qui n’attendent que de monter en cabine ».

[caption id= »attachment_41340″ align= »aligncenter » width= »720″] Pierre-Yves Olivier, aviculteur à Bréhand.[/caption]

Retour à l’envoyeur

Aux termes de 3 mois, les agri-testeurs gardent une impression positive sur le SSV. Le Gator XUV865M a le niveau de finition attendu sur un matériel haut de gamme dont le tarif est de l’ordre de 25 000 €. Bien conçu, la cabine peut être nettoyée au jet grâce à une planche de bord perforée permettant l’évacuation de l’eau. L’assemblage et les matériaux utilisés n’ont montré aucune faiblesse durant l’essai. Deux ombres au tableau sont en revanche à noter : le bruit en cabine et les pneus. « À l’usage sur route, un bruit de transmission assourdissant empêche les longs trajets », ont noté, les éleveurs. Ce bruit est amplifié par les pneus Maxxis Big Horn aux larges crampons. Avec 70 heures au compteur, la gomme était à mi-usure à l’avant (159 € HT le pneu). D’autres types de pneus sont au catalogue du constructeur, même si la monte testée s’est révélée adaptée aux terres bretonnes. 

[caption id= »attachment_41341″ align= »aligncenter » width= »720″] Une usure prononcée au bout de 70 h, la gomme tendre des pneus Maxxis sont néanmoins redoutables en adhérence.[/caption]

quelle réglementation

Les testeurs sont unanimes, au premier regard posé sur l’engin, les premières pensées sont plus orientées loisir que professionnelles. Pour cela, il faudra sortir de la ferme et emprunter le réseau routier. Le véhicule est homologué sur route, et pour 2 personnes seulement, malgré ses 3 sièges en cabine. La réglementation est proche de celle d’un tracteur. Le véhicule, bridé à 50 km/h, est dispensé de contrôle technique. Sur route, le conducteur peut prendre le volant dès 16 ans et sans permis de conduire s’il est rattaché à une exploitation agricole. Hors de cet usage, c’est bien 18 ans et le permis B qu’il faut avoir en poche. Pour le carburant, puisqu’on est sur un modèle diesel, il est possible de rouler au GNR, toujours dans le cadre d’un usage agricole. « Pour aller chercher le pain, théoriquement il faudrait rouler au blanc », note François Cathelineau, responsable petit tracteur chez John Deere.



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