PAC : De nouveaux équilibres à trouver au Parlement européen

 - Illustration PAC : De nouveaux équilibres à trouver au Parlement européen
Les élections européennes ont modifié les cartes au Parlement européen. Pour la Pac, l’équilibre ne devrait pas être bouleversé.

Le nouveau Parlement européen issu des élections qui se sont tenues du 23 au 26 mai ressort fragmenté après la poussée des partis eurosceptiques et la progression des écologistes (qui passent de 52 à 69 sièges) et des libéraux (de 69 à 109 sièges). Les partis populistes et eurosceptiques devraient, toutes tendances confondues, représenter près d’un quart de l’hémicycle (171 sièges).

Les alliances en cours de négociations

Mais ces derniers auront du mal à se mettre d’accord. Ils devraient donc, comme lors de la précédente mandature, se répartir dans trois groupes distincts, diluant leur influence. Par contre, les sociaux-démocrates (S & D) et les démocrates chrétiens (PPE) n’ont plus, à eux deux, la majorité absolue et vont devoir, contrairement à ce qui se passait jusqu’alors, devoir trouver de nouvelles alliances. Ces nouveaux équilibres à trouver devraient se répercuter sur la commission de l’agriculture du Parlement européen (Comagri) au sein de laquelle 46 sièges sont à pourvoir.

Mais ils ne devraient pas bouleverser le travail de cette commission : le PPE, les libéraux et les plus centristes des sociaux-démocrates devraient réussir, tant bien que mal, à mener les débats. Parmi les nouvelles têtes, l’ancien commissaire européen à l’agriculture Dacian Ciolos, élu libéral, prétend à un siège au sein de la Comagri. Il a l’intention d’y jouer un rôle important. De même, plusieurs Français à la fibre agricole ont été élus et postulent : en particulier l’ancien président des Jeunes agriculteurs Jérémy Decerle ainsi que la viticultrice Irène Tolleret (tous les deux chez les libéraux).

Le poids de la commission de l’environnement

Les Verts ont placé la Comagri tout en haut de leurs préférences pour les futures présidences des commissions parlementaires. Et ils pourraient bien l’obtenir. Ce serait alors l’Allemand Martin Häusling qui prendrait le poste. À moins que les sociaux-démocrates décident eux aussi de le réclamer, dans lequel cas il reviendrait alors probablement à Paolo De Castro (qui a déjà rempli cette fonction entre 2009 et 2014). Des discussions au sein des délégations ont également déjà débuté entre eurodéputés des différents États membres – avec là encore des jeux d’influence – pour désigner les coordinateurs des groupes politiques.

La véritable inconnue pour ce prochain Parlement en matière agricole – tout au moins pour l’avenir de la Pac – tient surtout au rôle que jouera la commission parlementaire de l’environnement (Comenvi) qui pourrait prendre beaucoup plus de poids. Une possibilité encore plus forte si la présidence de la Comagri revenait au groupe des Verts qui pourrait tenter d’obtenir des pouvoirs étendus pour la Comenvi sur les prochaines négociations agricoles. C’est au sein de cette commission, qui a également la main sur les questions de sûreté alimentaire (OGM, phytosanitaires ), que la « poussée verte » pourrait se faire le plus ressentir.

Calendrier

Du 2 au 4 juillet, se tiendra la première plénière du Parlement européen au cours de laquelle seront fixés le nombre et la composition des commissions permanentes du Parlement (budget, agriculture, environnement, énergie…). La commission parlementaire de l’agriculture tiendra sa première réunion constitutive le 8 juillet avec les élections de son président et du bureau. Puis, les travaux, notamment sur le devenir des rapports adoptés sous la précédente législature sur la future Pac, devraient reprendre lors de la seconde réunion prévue les 22 et 23 juillet.


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