Créer des buttes dans le rang de pommes de terre permet de limiter l’érosion, de retenir l’eau près des plants, mais aussi de gagner en calibre et en homogénéité.
Guillaume André, producteur de légumes à Minihy-Tréguier (22), vient d’investir 3 400 € dans une barbutteuse Grimme à 4 éléments, installée sur une poutre à l’arrière de la butteuse à pommes de terre. « Le producteur a bénéficié d’une subvention de 40 % versée par l’agence de l’eau Loire Bretagne dans le cadre du plan Écophyto », précise Mathilde Bodiou, conseillère en productions légumières pour la Chambre d’agriculture de Bretagne.
Garder l’eau près des plants
Le principe de la barbutteuse est simple, chaque élément arrière va créer une butte à intervalles réguliers dans le rang de pommes de terre. L’objectif premier est de préserver la qualité de l’eau en freinant l’érosion des sols et en limitant le lessivage des engrais et des produits phytosanitaires.
Guillaume André voit dans cette technique une opportunité de garder l’eau au plus près des plants. « Certaines de mes parcelles sont irriguées, cette technique permet de valoriser au maximum chaque arrosage. C’est aussi très bon en conditions sèches car on conserve plus longtemps de l’humidité dans le rang », explique le producteur lors d’une démonstration organisée par la Chambre d’agriculture et le bassin versant du Jaudy-Guindy-Bizien. Le producteur n’a pas encore de recul sur les effets bénéfiques du barbuttage mais il espère gagner en calibre et en homogénéité sur ses pommes de terre.
Butter et barbutter en un seul passage
« Je passe la barbutteuse après avoir planté les pommes de terre, juste avant de désherber. Je fais un deuxième passage juste avant que les fanes ne recouvrent les rangs, ce qui permet d’éliminer en même temps les repousses de pommes de terre de la culture précédente. » Jean-Jo Habasque, conseiller en cultures légumières à la Chambre d’agriculture complète : « Cet outil est très intéressant puisqu’il ne nécessite pas de passage supplémentaire, le producteur le passe lorsqu’il butte sa culture. » L’outil est passé à une vitesse comprise entre 4 et 8 km/h. Plus la vitesse est élevée, plus il y a de la terre fine jetée dans le rang. Le barbuttage se voit alors moins mais l’effet est le même.
« La barbutteuse peut se passer sur choux, artichauts, brocolis pour être rentabilisée plus rapidement. Le matériel a bien évolué depuis la première démonstration que nous avions faite il y a trois ans. Aujourd’hui c’est abouti, un premier producteur vient d’investir. Cela devrait rapidement donner des idées aux autres », conclut Jean-Jo Habasque.