L’atelier porcin est un véritable atout pour les formations du collège-lycée La Ville Davy à Quessoy (22), où sont scolarisés plus de 500 élèves chaque année. L’établissement a réussi à associer performances et transmission des techniques d’élevage aux élèves.
Le lycée-collège La Ville Davy dispose d’un élevage de 110 truies naisseur-engraisseur, support pédagogique indispensable pour les formations agricoles de l’établissement et lieu de découverte des métiers de l’agriculture pour tous les autres élèves. L’élevage, bien que de taille plus modeste que la moyenne bretonne, est représentatif des élevages porcins rendant les résultats techniques comparables avec ceux de la filière.
Progression des résultats techniques
En 10 ans, les résultats techniques de l’élevage ont sensiblement progressé : la productivité est passée de 21,1 à 26,8 porcs produits/truie présente/an en 2018. « La truie Youna m’a permis d’améliorer sensiblement la productivité », commente David Desbois, le responsable d’élevage. Par ailleurs, l’âge moyen à 115 kg a baissé de 178 jours à 170 jours. L’indice global de consommation a baissé de 2,9 à 2,64. « La gestion technique à la bande, mise en place par le responsable de l’élevage, et le bon partenariat avec la vétérinaire et la technicienne de Triskalia, ont permis de faire progresser les résultats. La gestion à la bande me permet de calculer les principaux critères techniques, d’évaluer rapidement les nouveautés apportées et aussi d’éviter les dérives techniques. En plus, ces documents servent de supports pédagogiques pour les élèves » explique David Desbois. « En ferme école, la difficulté est de réussir à faire apprendre les gestes techniques en conservant de bons résultats. Ceci nécessite de l’accompagnement pour faire progresser vers l’autonomie », poursuit-il.
[caption id= »attachment_41079″ align= »aligncenter » width= »720″] David Desbois et Amélie Gilet, de Triskalia : « La triple vaccination des porcelets en maternité a permis de faire baisser le taux de perte sevrage-vente à 4,4 % ».[/caption]
Priorité à la prévention sanitaire : vaccination et biosécurité
Les bons résultats techniques sont en partie dus à la sécurisation sanitaire de l’élevage. « Les porcs sont vaccinés contre la MAP, le mycoplasme et l’œdème » explique la technicienne Amélie Gilet, du groupement porc Triskalia, « ce qui a permis de réduire fortement les traitements curatifs ». Cette sécurisation sanitaire s’accompagne d’un coût de vaccination assez élevé : il se situe à 5,07 €/100 kg de carcasse. « Le choix d’investir dans la vaccination est payant au niveau des résultats d’élevage », explique David Desbois, « il y a moins d’animaux malades et le taux de perte sevrage-vente est faible (4,4 % en 2018). La prévention et la réactivité en cas de problème sont des priorités ».
Suite à la formation biosécurité organisée par le groupement porc, quelques changements ont été apportés en termes de biosécurité : l’élevage disposait déjà d’un sas à l’entrée. Le responsable d’élevage a rajouté un banc pour séparer la zone externe de la zone interne. « Chaque personne qui intervient dans l’élevage change de bottes à chaque stade physiologique. », précise-t-il. « Des habitudes que les élèves adoptent assez facilement et qu’ils reproduiront en élevage ».
[caption id= »attachment_41078″ align= »aligncenter » width= »720″] Le sas d’entrée de l’élevage, équipé d’un banc pour séparer les zones, ceci depuis la parution de l’arrêté national de biosécurité.[/caption]
Des investissements en projet
Actuellement, une partie des porcelets est engraissée à façon. Par ailleurs, les engraissements existants sur le site de l’école sont vieillissants. « Nous avons besoin de renouveler les engraissements et nous souhaitons avoir un élevage cohérent naisseur-engraisseur. Le conseil d’administration a décidé de renouveler 100 % des engraissements, une décision favorisée par les bons résultats techniques de l’élevage », précise Bernard David, le directeur de l’établissement scolaire. « La consultation publique vient de s’achever et nous attendons les autorisations administratives pour démarrer les travaux. Les porcelets devraient rejoindre les nouveaux engraissements en février 2020 ». Le projet, mené en lien avec le service bâtiment de Triskalia, comprend 864 places d’engraissement, 4 places de maternité bien-être, une quarantaine, des équipements de biosécurité et des rénovations. Ces nouveaux bâtiments vont permettre à la Ville Davy de poursuivre la progression technique et d’être attractive pour les jeunes intéressés par la production porcine.
Isabelle Canevet
Résultats
Résultats GTE 2018
• IC global : 2,64,
• GMQ 25-105 : 869 g,
• Taux de pertes SV : 4,4 %.
Résultats GTTT
• 15,8 nés totaux / portée,
• 28,6 porcelets sevrés/truie présente/an,
• 13,3 porcelets sevrés/ portée.