Avec environ 70 mm de pluie depuis début juin, la pousse de l’herbe se maintient bien à Hénansal (22).
À la fin juin, Tanguy Baudet et ses associés continuent à produire en ration 100 % pâturage, en gérant l’herbe de manière à prolonger le plus possible cette période de production à moindre coût.
Une période de topping pour gérer l’épiaison
Tanguy Beaudet a commencé à faire du topping le 25 mai pour gérer l’épiaison des graminées. « Cette semaine, les vaches sont dans des paddocks particulièrement avancés mais je préfère les faire pâturer plutôt que de les récolter car le but est maintenant d’allonger l’intervalle de pâturage. Il faut donc privilégier le pâturage plutôt que la constitution de stocks ». Le topping ou « fauche-broute » qui consiste à faucher l’herbe avant de mettre les vaches dans le paddock, s’avère très intéressant cette année. Selon l’éleveur, l’épiaison est très marquée en ce mois de juin. « J’imagine que c’est lié à la période sèche qu’on a eu à la fin mai », explique-t-il. Ce phénomène est également lié au choix des espèces et des variétés prairiales. La plupart des 38 ha de prairies consacrées au pâturage des vaches sont implantées en RGA demi-tardif et trèfle blanc ou en festulolium (hybride de RGA et de fétuque des prés) et trèfle blanc. « Ces associations sont un peu plus difficiles à gérer au moment de l’épiaison mais elles sont plus précoces que du RGA tardif et elles me permettent d’augmenter plus rapidement la part de pâturage dans la ration en début de saison. Comme on est en zone séchante, il faut sortir de l’herbe au printemps ! »
Viser 40 jours de repousse en été
Avec la pluviométrie de ces dernières semaines, il espère avoir une bonne repousse et pouvoir continuer en pâturage plat unique pendant encore au moins un mois. Pour mettre toutes les chances de son côté, il va désormais consacrer les 21 paddocks au pâturage. Avec un temps de présence moyen de 2 jours par paddock, le prochain tour durera 42 jours contre 34 jours actuellement. De plus, la pression au pâturage va un peu diminuer : avec quelques tarissements, le nombre de vaches en lactation qui était de 130 en plein printemps va descendre à 115. « La seule chose qui pourrait pénaliser la pousse des prochaines semaines, ce serait des températures de l’ordre de 30 degrés » précise l’éleveur…
19 € / 1 000 L de coût alimentaire
En ce moment, les vaches produisent 17 L / jour avec 40 g/L de TB et 31 g/L de TP. Grâce à l’herbe pâturée, le coût alimentaire en juin n’est que de 19 € /1 000 litres. « La production est un peu plus faible que d’habitude mais je pense qu’elle va remonter quand les vaches vont retourner sur des repousses après enrubannage. De plus, on a reçu notre bilan comptable récemment et les résultats nous confortent dans la stratégie de produire le plus possible au pâturage. »
Cédapa : 02 96 74 75 50
La fauche au service du pâturage
[caption id= »attachment_41558″ align= »aligncenter » width= »720″] Gérer la fauche en gardant une surface de pâturage pour les 30 prochains jours.[/caption]
En système herbager, on raisonne les fauches en pensant pâturage, avec quelques principes de base :
1. Toujours garder une surface suffisante pour assurer le pâturage du troupeau pendant les 30 prochains jours. En général, 35 à 30 ares/vache suffisent, mais cette surface sera ajustée en fonction de la pousse.
2. Faucher les premiers paddocks débrayés dès fin mai pour avoir une repousse à pâturer début juillet, 40 à 45 jours après la fauche. Ces fauches précoces, récoltées en ensilage ou enrubannage, fourniront un fourrage riche en azote qui réduira les besoins en correcteur azoté en hiver.
3. Faire les premiers foins dès qu’une fenêtre météo en juin se présente. On ne vise pas le rendement maximum mais la qualité du fourrage et surtout une bonne repousse pour produire l’été à moindre coût.
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En zone humide
Les animaux vont entamer leur 5e tour de pâturage. L’intervalle de retour sur une prairie est en ce moment de 15 à 20 jours. L’alternance de pluie et de douceur est très bénéfique pour la pousse. J’ai commencé à faucher 19 ha la semaine dernière, mais la météo capricieuse m’a conduit à enrubanner une bonne partie, technique finalement mieux adaptée pour de l’herbe sénescente. J’ai réalisé la moitié de mes stocks d’hiver. Il me reste à faucher les prairies humides, foin que j’utiliserai en paille pour l’alimentation pour limiter le jonc. J’ai un mois de pâturage devant moi pour assurer une partie de l’été. Civam 29 : 02 98 81 43 94
Antoine LE CORRE, Plogonnec (29)
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En zone humide
Je démarre le 4e tour d’herbe. Avec 150 mm de pluie ces 15 derniers jours, pour éviter d’abîmer les prairies, j’ai diminué mes surfaces pâturées en débrayant quelques parcelles et je limite la durée de pâturage à 2 j/paddock. Même si la pousse de l’herbe est un peu lente en ce moment, les coupes du printemps vont bientôt revenir dans le circuit, j’espère pouvoir les faucher d’ici une semaine. Les petites génisses (en bâtiment) reçoivent un mélange de maïs et féverole ainsi que de la paille de méteil triticale/pois pour favoriser la rumination.
La production laitière est de 20 kg de lait/j/vache (TB : 39,9 ; TP : 31,4). CIVAM AD 56 : 06 83 60 88 61Stéphane Henry, Cléguerec (56)
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En zone séchante
Nous avons reçu environ 100 mm de pluie. Je vais avoir assez d’herbe sur pied pour passer juillet et août en pâturage plat unique. Ce mois-ci, j’ai fauché 4 ha (contre 10 ha initialement prévus) en pensant faire du foin. Puis j’ai eu peur de prendre la pluie, j’ai donc fait de l’enrubannage. Ce n’est pas vraiment un problème, car la qualité de l’herbe est préservée, mais cela coûte un peu plus cher. Côté pâturage, afin de limiter les chardons et avoir une belle repousse, je pratique le fauche-broute. Pour 3 jours de pâturage, je fauche un paddock d’environ 95 ares à 6 cm de hauteur. Avec une faucheuse de 4 m 20, je passe environ 15 minutes tous les 3 jours.Adage 35 : 02 99 77 09 56 Christophe Gendron, Lalleu (35)