En incorporant des microalgues vivantes dans l’eau de boisson de ses 80 000 pondeuses, Yves Touzé a augmenté son taux de ponte de l’ordre de 2 %. Il constate aussi que ses poules sont plus en forme.
Yves Touzé, qui élève 200 000 pondeuses en système cage sur son site de Saint -Conan (22), a décidé de tester l’apport de microalgues vivantes dans son eau de boisson dès le début de son lot de 80 0000 pondeuses, arrivé le 15 janvier. « Greenfeed est un aliment complémentaire liquide, très concentré, vivant et frais, commercialisé par la société Appro Pack basée à Bégard (22) », décrit René-Jean Guillard, fondateur de l’entreprise LLDC Algae qui produit des microalgues à Trévé (22). Cette microalgue est de la chlorelle, les protéines constituent plus de 50 % de sa composition. Elles sont digestibles et sont la source de 19 acides aminés différents dont les 8 aminoacides essentiels de haute valeur biologique, plus élevée que celle des céréales.
2 % de ponte en plus
La chlorelle est installée chez les éleveurs dans des cuves de 0,5 à 2 m3 adaptées à la taille de l’élevage car elle doit être consommée dans les 15 jours qui suivent la livraison. « Les cuves sont équipées d’un dispositif de bullage et d’un éclairage pour garder les microalgues vivantes et actives. Nous fournissons aussi une pompe doseuse qui est installée en fixe chez les éleveurs. Les microalgues sont injectées sur le réseau d’eau de boisson à la dose de 0,2 %. 1 mL de Greenfeed contient 200 millions de chlorelles », explique René-Jean Guillard. Pour le poulailler de 80 000 pondeuses la consommation de chlorelles est de 36 litres par jour soit un peu plus de 500 litres pour 15 jours.
[caption id= »attachment_41934″ align= »aligncenter » width= »720″] Yves Touzé, éleveur,
et Jean-René Guillard, LLDC Algae.[/caption]
« Je constate que mes poules sont plus en forme et bien emplumées. je n’ai pas de marquage sur les œufs, ils sont plus réguliers et j’ai moins de déclassés. Mon taux de ponte est meilleur de l’ordre de 2 % mais sur ce point je ferais un point précis en fin de lot », remarque Yves Touzé. Il ajoute qu’il y a une forte concentration d’élevages de pondeuses sur son secteur géographique et par conséquent que les passages viraux de bronchites infectieuses (BI) sont fréquents. Sans savoir si c’est un bénéfice de l’ajout de microalgues dans l’eau, il constate que, cette année, il a eu beaucoup moins de problèmes liés à la BI sur son poulailler.
36 €/jour pour 80 000 pondeuses
Un éleveur de volailles n’est jamais très rassuré lorsqu’on lui parle d’algues distribuées aux animaux par l’eau de boisson à cause du risque de bouchage des pipettes. Ici pas de risques de dépôt ou de bouchage, la chlorelle est unicellulaire et ne dépasse pas 5 micromètres. « Après plusieurs mois d’utilisation du produit en continu, je n’ai jamais eu de problème de bouchage des pipettes », assure l’aviculteur. Le prix de la chlorelle concentrée et livrée sur site est de 1 €/litre, soit un coût de 36 €/jour pour 80 000 pondeuses. « L’investissement pour mon poulailler de 80 000 poules est de 1 000 € par mois. Pour le moment, je récupère environ 1 200 œufs supplémentaires chaque jour par rapport à mes lots précédents. La vente de ces œufs supplémentaires me rapporte autour de 2 300 € par mois. Dans ce calcul de rentabilité, je n’ai pas compté les œufs déclassés que j’ai en moins », conclut Yves Touzé.
via ordorika
Ces résultats sur les animaux ne sont pas étonnants car les micro-algues sont à la base de la chaîne alimentaire dans les eaux douces et marines depuis plus de 3 milliards d’années; l’effet sur l’homme est évident lors qu’il consomme des poissons marins qui sont riches en oméga 3 parce qu’ils se nourrissent, directe ou indirectement, de ces micro-organismes aquatiques.