Éric Bozec a cessé la castration en 2013. Il élève ses charcutiers sans antibiotiques depuis 2014. Il teste actuellement l’arrêt de la coupe des queues.
Installé sur un élevage de 160 truies en 2013 à Plovan (29), après avoir été salarié en élevage de porcs, Éric Bozec s’est engagé rapidement dans la démarche sans antibiotiques après 42 jours, initiée par son groupement Cooperl. « Depuis 2014, seul un épisode pulmonaire sur la phase post-sevrage, engageant un traitement collectif sur quelques bandes, m’a écarté de cette charte ».
2,37 d’IC en engraissement
Depuis, l’éleveur ne traite aucun porc en engraissement avec des antibiotiques. Au pire, certains d’entre eux sont dirigés vers une infirmerie de 80 places, divisée en petites cases, qui sert également à loger les fins de lots, avant le départ à l’abattoir. « Quand un animal est traité, dans les élevages qui sont dans la même démarche, une boucle à l’oreille et deux frappes ATB permettent de l’identifier et de l’écarter du circuit », précise Noël Guillaume, responsable de zone du groupement. Le respect de la charte « sans antibiotique » vaut à l’éleveur 2 cts supplémentaires par kilo de carcasse.
Les truies sont conduites en 7 bandes, sevrage à 28 jours. L’aliment 1er âge est blanc (sans antibiotiques). Une pompe doseuse permet de traiter en cas de besoin, en post-sevrage, avant 42 jours. Les porcelets sont vaccinés contre l’œdème, le circovirus et le mycoplasme en maternité. En PS, 4 cases paillées de 60 places permettent de loger l’ensemble de la bande. Mâles et femelles sont mélangées. « Nos essais nous ont permis de constater que le sexage n’apporte rien en termes de performances dans la conduite des mâles entiers », poursuit Noël Guillaume. En engraissement, ces lots de 60 porcelets sont divisés en deux ou trois cases de 20 ou 30 porcs pour éviter les mélanges. L’aliment du commerce est distribué à sec : 1er et 2e âges, nourrain, croissance (de 33 à 70 kg, en moyenne) puis finition. Le départ de la bande à l’abattoir est effectué en 3 fois. Le premier tri est effectué à 145 jours d’âge. « Un peu plus de 10 % des animaux. Ensuite, tous les 10 jours », précise l’éleveur. En moyenne, ils partent à un poids (froid) de 98 kg. « C’est un peu lourd, du coup, le pourcentage d’animaux dans la gamme n’est que de 73 % ». Un choix assumé, en raison d’un indice de consommation 30-115 relativement bas, à 2,37.
[caption id= »attachment_41588″ align= »aligncenter » width= »720″] Éric Bozec, au centre, avec Noël Guillaume (à gauche) et Stéphane Jouanno, techniciens Cooperl.[/caption]
1 % de carcasses odorantes
Le pourcentage de carcasses odorantes (mâles entiers) se situe dans les moyennes du groupement, autour de 1 % selon les bandes. Il induit 40 cts de décote par porc livré, en moyenne. « Je respecte les conseils en termes d’ajeunement, de propreté et de conduite (pas trop de tris) ». La génétique Nucleus utilisée sur l’élevage expliquerait aussi ce bon résultat, selon Noël Guillaume. « Le verrat terminal (Piétrain) est sélectionné sur ce critère ; 100 % des verrats sont désormais qualifiés Ino (sans odeurs). Le pourcentage de carcasses odorantes est passé de plus de 3 % au démarrage (2014) à 1,05 % actuellement, en moyenne Cooperl ». Les éleveurs qui font le choix d’utiliser une autre génétique ont une valeur de décote supérieure par kilo de carcasse.