Pierre Bescou, conseiller à la Chambre d’agriculture, rappelle quelles espèces choisir pour réussir une culture dérobée. Une culture dérobée doit trouver sa place dans le système fourrager de l’exploitation. « Il ne faut pas semer d’abord et réfléchir ensuite », rappelle Pierre Bescou, conseiller à la Chambre d’agriculture de Bretagne, lors d’une formation sur la valorisation des couverts végétaux en fourrage à Saint-Yvi (29). « Ce système se construit à partir des ares pâturés et des conditions pédoclimatiques. C’est une règle primordiale ». Les dérobées font partie intégrante de la ration annuelle ; il ne faut pas les considérer comme un fourrage en plus. Toujours pâturer Dans un objectif de limitation des coûts de récolte et de stockage, le pâturage est à privilégier quand cela est possible. Si c’est le cas, il convient de regarder la place de ces dérobées dans la rotation. Dans un système céréales-maïs, le RGI/trèfle incarnat ou le millet perlé est bien adapté. Une rotation céréale-céréale pourra recevoir un colza fourrager, comme les parcelles traditionnellement conduites en herbe. Attention toutefois à ne pas multiplier les années en colza fourrager dans des RGI, « un risque de développement de sclerotinia sur trèfle a déjà été observé ». Enfin, les cultures maïs-maïs auront pour dérobée un RGI. « Il est inutile dans ce cas d’associer le ray-grass à du trèfle, il n’aura pas le temps de se développer ». Le millet est à réserver aux zones séchantes, le moha est adapté à des parcellaires plus éloignés donc non accessibles aux animaux, mais est à proscrire entre 2 céréales car il peut être vecteur de fusariose. Choisir ses ray-grass Pierre Bescou rappelle que le RGI avant maïs « est à détruire tôt, au moins 3 semaines avant semis », afin de limiter l’appauvrissement de la réserve utile en eau….
La dérobée s’intègre au système fourrager