Légumes et céréales bio cohabitent sur 148 hectares à Elven

 - Illustration Légumes et céréales bio cohabitent sur 148 hectares à Elven
Les exploitants recevaient des visiteurs lors de la journée Innov'action, organisée par la Chambre d'agriculture.
Aurélie et Adrien Vandermersch produisent des céréales, du colza, des pommes de terre et divers légumes sur leur ferme d’Elven. La maîtrise technique est au rendez-vous.

Un colza d’une propreté a rendre jaloux des producteurs conventionnels, une culture de pommes de terre prometteuse, de l’orge brassicole et des planches de légumes techniquement maîtrisées, les visiteurs d’innov’action, le 20 juin dernier, n’ont pas regretté le déplacement sur la « Petite ferme ». Près de 150 hectares cultivés en bio, répartis à surface égale entre les grandes cultures et les légumes. Les mélanges céréaliers sont vendus à des éleveurs bio locaux ou à la SA Pinault, organisme collecteur. La paille est échangée contre du compost de champignonnière. Les légumes sont vendus localement et sur la France entière, via des grossistes.

Colza associé

L’exploitation bénéficie du matériel de la Cuma, dont Adrien Vandermersch est le président. Elle possède, en propre, une bineuse frontale, un déchaumeur Treffler Gruber pour la destruction des couverts et divers petits matériels aménagés sur place pour le maraîchage. Cette année, du colza a été semé en association avec du sarrasin et du trèfle blanc (respectivement à 3,3 kg, 10 kg et 2 kg de semence) sur une parcelle de salades en précédent cultural. Le travail du sol a consisté à détruire la salade au rota, décompacter et labourer le sol. Le semis a été effectué le 24 août, avec un apport de fientes de poules et de fumier de bovin. Aucun désherbage n’a été effectué. Le sarrasin a parfaitement joué son rôle de couverture du sol avant sa destruction par le gel. Le trèfle n’est pas visible en fin juin.

[caption id= »attachment_41611″ align= »aligncenter » width= »720″] Le déchaumeur Treffler[/caption]

Les plants de colza sont bien développés, la culture est prometteuse. Autre culture visitée lors de la porte ouverte : l’orge brassicole, implantée le 11 mars (160 kg/ha). Deux déchaumages avaient été réalisés après la culture précédente (mélange céréalier) ; puis un couvert (avoine, trèfle, phacélie, moutarde) avait été semé. Ce couvert a été détruit en janvier avec un outil à disques. Un second passage a eu lieu en février avant labour. La culture a reçu 10 tonnes de compost de champignonnière, fin février et a bénéficié d’un passage de herse étrille début avril. Des cultures réussies qui tempèrent certains échecs, présentés également par le producteur, lors de la porte ouverte : un blé associé à du trèfle, broyé en raison de la présence d’adventices.

Jusqu’à 12 saisonniers

Les deux époux et un salarié à plein temps travaillent sur la ferme. 5 à 12 saisonniers sont embauchés, de mai à octobre. Ils sont rémunérés 1 € au-dessus du Smic horaire ; l’ancienneté et les heures supplémentaires sont prises en compte. « Nous voulons leur apporter un environnement de travail motivant en essayant d’améliorer les conditions de travail sur chaque poste, en partageant un repas convivial chaque semaine ». A priori, cela porte ses fruits : la « Petite ferme » n’a aucun souci de recrutement. « Beaucoup reviennent d’année en année. Le bouche-à-oreille fonctionne dans leur réseau ». La confiance règne : « Nous partons en vacances en été, en pleine période de production. Notre salarié permanent gère la ferme avec les saisonniers et cela se passe bien ».

Les maraîchers sont impliqués dans un collectif « produire des légumineuses alimentaires en Bretagne Sud » qui rassemble une quinzaine de producteurs. Ils testent la faisabilité technique de lentilles corail, de pois chiches, de pois cassés et de haricots rouges, sur trois campagnes, de 2018 à 2020. Des cultures porteuses de valeur ajoutée. 

Chambres froides

La ferme reprise comptait un poulailler, réaménagé pour préparer et conditionner les légumes et stocker divers équipements. Ce bâtiment abrite deux chambres froides, un atelier de mécanique et un quai de chargement pour faciliter l’enlèvement des légumes par les transporteurs. Un ancien hangar permet de stocker les céréales et de la paille avant les ventes.


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