Les médias et notamment les réseaux sociaux, exercent une action psychologique forte sur les acteurs des marchés agricoles. En assurant à un événement un retentissement excédant la réalité, les réseaux sociaux affectent aussi bien les comportements que les jugements, et introduisent un biais porteur de volatilité. Ce système est plébiscité par les marchés financiers qui sont à la recherche d’une rentabilité aux abonnés absents depuis trop longtemps. Un marché stable étant par nature peu rémunérateur, il convient de lui trouver des « agents perturbateurs ». Il s’agit donc de faire « monter la sauce », quitte à embarquer dans une histoire, des acteurs économiques qui préfèrent avoir tort tous ensemble qu’aller seuls au bout de leurs convictions. Chacun y va de son scénario catastrophe L’exemple du « weather market » (1) nord-américain et de son omniprésence dans les analyses de marché du soja et du maïs depuis plusieurs mois, est significatif. Avec les trombes d’eau qui se sont abattues sur la Corn Belt américaine depuis mars, tous les yeux se sont braqués sur les États-Unis, et chacun y est allé de son scénario catastrophe quant aux surfaces semées et au report possible des maïs sur le soja. Chaque jour amenait son lot d’inquiétudes, savamment relayé par les bulletins de marché et les vidéos d’inondations. Les investisseurs, qui avaient vendu des contrats à découvert(2), se sont rués sur le marché à terme de Chicago pour les racheter, faisant grimper les prix. Avec un peu de recul, on pouvait pourtant s’apercevoir que même dans le pire des scénarios proposés, la situation américaine restait plus lourde que la moyenne quinquennale. Et que c’est bien la météo de cet été et son impact sur les rendements, qui aura le dernier mot. Mais surtout, c’était oublier, que depuis plusieurs mois, ce sont des tombereaux de…
Marchés agricoles : Garder la tête froide