Semis de maïs en strip-till après orge

 - Illustration Semis de maïs en strip-till après orge
Le Stripcat de Sly nécessite une vitesse de 8 km/h pour faire du bon travail.
Jean-Paul Le Crom, éleveur de porc et méthaniseur à Rohan a semé 20 ha de maïs destiné à la méthanisation après orge le 17 juillet. Le semis en strip-till doit permettre de conserver l’humidité du sol pour assurer une germination rapide.

« Nous travaillons depuis 2010 avec un groupe d’agriculteurs sur le semis de maïs en strip-till. On se retrouve aujourd’hui pour parler de cette technique avec deux matériels différents, dans une parcelle d’orge récoltée dimanche 14 juillet », décrit Denis Lebossé, conseiller agronomie à la Chambre d’agriculture du Morbihan, lors d’une démonstration organisée avec le syndicat mixte du grand bassin de l’Oust le 17 juillet. Jean-Paul Le Crom, éleveur de porc et méthaniseur à Rohan, a décidé de semer 20 ha de maïs en strip-till après orge. « J’ai épandu du digestat avec enfouisseur juste avant le semis. Je sème des variétés de maïs avec un indice compris entre 140 et 200. Il faudrait que les semenciers travaillent plus sur des variétés avec des indices compris entre 120 et 140. »

Du maïs pour le méthaniseur

Ces 20 ha de maïs en dérobée sont destinés à alimenter le méthaniseur de l’exploitation. C’est la première année que l’agriculteur sème du maïs après orge, il espère récolter autour de 11 t de MS/ha. « Avec 56 ha de SAU, j’ai besoin d’optimiser ma surface surtout que la totalité de mes couverts végétaux retournent au sol. » Le strip-till est une technique de travail du sol en bande qui vise à créer un lit de semences en présence de résidus végétaux sur une largeur de 10/15 cm. « Cela favorise le développement vertical des racines et permet de réchauffer le sol au printemps. Ici, l’objectif est de conserver l’humidité du sol pour obtenir une bonne germination », explique Denis Lebossé. La technique offre de nombreux avantages : réduction des consommations de carburant et de main-d’œuvre, meilleure valorisation de l’eau, fertilisation localisée possible, réduction du salissement à la bande travaillée, pas besoin d’un semoir spécifique.

[caption id= »attachment_41900″ align= »aligncenter » width= »720″] Ce matériel venu de Suisse est conçu pour semer du maïs après pâture, il travaille un peu plus large qu’en strip-till et mélange plus la terre.[/caption]

« Il y a tout de même des limites au développement de la technique tels que la nécessité d’un matériel très spécialisé, l’usure des pointes/socs selon le modèle et la sécurité, le réglage du couple semoir/strip till et l’autoguidage est fortement con-seillé. » Roland Villiger, agriculteur à Gueltas, présente son matériel : « J’ai fait venir ce matériel de Suisse, il a été conçu pour du semis de maïs après pâture. Mon semoir est attelé dessus pour semer en un seul passage. C’est un rotalabour qui mélange bien la terre et qui débourre les dents placées derrière. Les dents peuvent descendre à 30 cm de profondeur pour préparer le lit de semence. Je travaille un peu plus large qu’en strip-till mais la terre est bien mélangée. » Roland Villiger sème à une vitesse de 4 à 5 km/h après pâture et 6 à 7 km/h après méteil. Dans la parcelle après orge le facteur limitant est la quantité de paille qu’il reste au sol car l’orge était en partie couchée.

La technique montre ses limites dans les parcelles couchées

Le deuxième matériel en démonstration est le Stripcat de Sly. Il est composé d’un disque ouvreur qui fait la trace puis d’un chasse-débris, suivi de la dent fissuratrice qui descend à 20/25 cm pour éclater le sol. Un rouleau de réappui est situé en position arrière. Avec cet ensemble matériel/semoir il faut rouler à 8 km/h pour faire du bon travail. Le matériel passe bien dans des couverts assez haut et non couchés. Dans cette parcelle après orge couchée et épandage de digestat, il montre ses limites à certains endroits. 


2 commentaires

  1. Chateigner

    Les cultures de maïs pour alimenter les méthaniers devaient être interdites, c’est ce que répètent tous les députés …
    Il n’aura pas fallu longtemps pour que les dérives s’installent …

    Lisez les fiches pédagogiques des scientifiques:
    Le CSNM
    https://twitter.com/CSNM9 ou https://www.facebook.com/groups/CSNMraison/
    Signez et partagez, quelques politiques conscients nous suivent:
    http://chng.it/XGKyGFrJdJ

    1. Jérémy

      @Chateigner, du maïs semé au 17/07 est une culture dérobée, renseignez vous sur les dates et cycle du maïs avant de vous élancer ainsi dans des propos infondés. La culture principale, l’orge, a été récoltée quelques jours avant. Il n’est pas envisageable de destiner un maïs semé à cette date pour l’alimentation humaine, pour l’alimentation animale non plus, c’est trop moyen.

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