« Aujourd’hui, on peut se passer de tourteaux de soja en ruminant, volaille et porc », annonce Valorex qui travaille sur des protéines végétales locales et performantes. « Plusieurs plans protéines ont été mis en place sans succès. Pour réussir, il faut que l’autonomie protéique soit rentable sans subvention », soulignent Stéphane Deleau et Béatrice Dupont, directeur général et directrice développement de Valorex. L’entreprise basée à Combourtillé (35) pilote depuis 2015 le programme de recherche Proleval qui vise à rendre pérenne l’intégration des oléoprotéagineux français dans l’alimentation des animaux d’élevage, en partenariat avec Terrena, Dijon Céréales et l’Inra. Concernant la féverole, le lupin, le pois et le lin, le programme court sur six ans, mais déjà des résultats concluants sont affichés. La 1re étape a été de sélectionner et cultiver des variétés aux nutriments intéressants (protéines, amidon…) et avec une teneur faible en facteurs antinutritionnels. « Nous avons ensuite travaillé sur les meilleures combinaisons de traitement des graines dans notre atelier pilote. Plusieurs étapes se suivent avec des paramètres variables selon le couple végétal / animal : nettoyage, fractionnement, séparation, traitement hydro-thermique et enzymatique, cuisson sous pression, traitement thermique », détaille Guillaume Chesneau, directeur recherche – innovations. Chez les ruminants, des expérimentations ont été réalisées « in sacco » (sachets) et à la station Inra. « Seules les graines thermo-extrudées en conditions maîtrisées ont permis d’exprimer un rendement protéique laitier équivalent au tourteau de soja. » Dans un élevage qui a testé l’arrêt du tourteau de soja en faveur de graines de lin et de féverole traitées, la production par vache s’est accrue de 1,4 kg/j et le coût de la ration réduit, soit un gain de 28 900 €/an. Les essais sont également concluants en volaille et porc. Pour répondre aux problématiques de fluctuations de prix des graines et donc des aliments…
Une autonomie protéique rentable