Il ne faut pas le dire trop fort. Mais il y a un bon filon dans l’élevage. Un filon qui rapporte bien plus que le Label Rouge, le bio ou tout autre signe de qualité censé ramener de la valeur aux éleveurs. Ce filon ? La vente d’animaux de la ferme en résine. Il n’y a qu’à voir toutes ces vaches parquées sur les ronds-points bretons – il faut bien faire semblant de pâturer tous ces hectares de pelouse et jachères fleuries ! – . Les cochons colorés, eux, préfèrent visiblement les parcs paysagers des grandes villes. Et quel confort avec cette nouvelle génération d’animaux : plus besoin d’entretenir des clôtures électriques, d’assurer l’alimentation ou la traite quotidienne. Et aucun risque que ce gros cochon multicolore ne fouisse le beau gazon du parc urbain où il a été mené à la glandée sous des chênes séculaires. Ils sont tellement dociles ces animaux. Et tellement uniques avec leur robe fleurie, robe planisphère, drapeau du pays ou Picasso. Un peu d’excentricité et vous pouvez même vous faire livrer une vache à la robe léopard…
Intéressé par ces nouvelles races bovines ou porcines ? Il suffit d’aligner les euros. Combien ? Le nombre 2 200 sur la boucle d’oreille d’une Marguerite en résine d’un magasin quimpérois est un peu court pour un numéro d’identification… mais visiblement pas trop long pour un prix de vente en euros. D’autant que cette Marguerite artificielle a plutôt un standard de Bretonne Pie Noir avec ses 60 kg. Cela fait quand même du 36,66 €/kg. Illustration qu’une fausse vache coûte parfois plus cher qu’un vrai filet de bœuf. Et puisque tout ce qui est rare est cher, il faut compter quelque 90 € pour s’offrir un vrai-faux cochon. À ce prix-là savourons plutôt un luxueux jambon Grand Cru Noir de Bigorre à 85 €/kg. Un vrai repas de ministre…