Elles préfèrent se coucher dans l’herbe

 - Illustration Elles préfèrent se coucher dans l’herbe
Le confort est dans le pré.
Le pâturage est un environnement confortable pour les vaches. À choisir, elles préfèrent se coucher dans l’herbe plutôt que sur du sable. Quant à la boue, très peu pour elles.

En situation expérimentale, les vaches qui ont le choix entre un accès nocturne à des aires enherbées ou à des aires couvertes ensablées, « manifestent une préférence pour les pâtures », note Luc Mirabito, d’Idèle, dans une synthèse publiée dans la revue Fourrages, de l’Association française pour la production fourragère (AFPF), de juin dernier. Et d’ajouter : « Il n’est pas possible d’exclure complètement l’influence de facteurs tels que la surface disponible ou la disponibilité de ressources alimentaires pour expliquer ces différences, mais ces résultats montrent cependant que tous les environnements ne se valent pas ».

Plutôt le béton que la boue

Par contre, une chose est indiscutable : les vaches n’apprécient pas la boue. « Les travaux de Chien et al. (2017) ont montré que le temps passé couché sur un sol boueux était réduit de 50 à 75 % environ en comparaison avec un sol sec. De même, lorsqu’elles avaient le choix entre un sol bétonné et un sol boueux, les vaches se couchaient sur un sol bétonné alors que ce n’était pas le cas lorsqu’elles avaient le choix entre un sol sec et un sol bétonné », poursuit Luc Mirabito.

Au pâturage, les conditions climatiques vont aussi avoir une influence importante sur le confort des animaux qui peuvent être directement exposés aux événements climatiques extrêmes. « La zone de neutralité thermique des vaches laitières en lactation se situe environ entre 2 et 25 ° C et on considère que l’inconfort démarre lorsque le THI (Temperature humidity index) est supérieur à 72, soit, par exemple, 25 ° C et 50 % d’hygrométrie », détaille l’ingénieur de l’Institut de l’élevage. Et de faire observer : « Lorsque les températures ou le THI sont élevés, les vaches sont motivées pour accéder à des zones abritées et elles peuvent alors préférer rester dans le bâtiment quand elles en ont la possibilité ». L’accessibilité à une zone d’abreuvement constitue aussi un élément de confort important dans ces conditions.

Recherche de zones abritées

À l’inverse, des conditions froides, pluvieuses et venteuses sont peu appréciées par les animaux. Dans certains pays, comme l’Irlande ou la Nouvelle-Zélande, les modes d’élevage peuvent conduire à une exposition des animaux à ces risques particuliers. « Tucker et al. (2007) ont montré que, lorsque les vaches étaient exposées aux conditions hivernales adverses en comparaison avec une situation où elles disposaient d’un abri, elle adoptaient des postures, debout ou couchées, qui visaient à réduire leur surface d’exposition à ces conditions et qui suggéraient une situation d’inconfort ». Une situation que l’on rencontre aussi en Bretagne quand les animaux manquent d’abri naturel au champ (talus, haie) et n’ont qu’un fil de fer pour se protéger des vents d’ouest…

Facteur d’amélioration des mammites

« Des travaux assez anciens réalisés aux Etats-Unis ont montré que les vaches en claustration ont eu 1,8 fois plus de mammites cliniques que les vaches au pâturage et le taux de réforme lié aux mammites a été 8 fois plus élevé », note Luc Mirabito, d’Idèle, en faisant référence à une étude de l’Américain Wasburn et al. Arnott et al. suggèrent quant à eux un lien entre la propreté des animaux et la fréquence des attentes. Toutefois, la présence de zones ombragées de surface réduite dans les pâtures, entraînant de fortes concentrations d’animaux en période estivale et une dégradation des sols à ce niveau, est, à l’inverse, considérée comme un facteur d’apparition des mammites.

Moins de boiteries

À l’exception de rares études, la plupart des travaux ont montré un effet positif du pâturage sur l’état des sabots et des onglons, cohérent avec celui enregistré en matière de boiterie. Les caractéristiques physiques et hygiéniques des sols de pâture ainsi que l’exercice sont des causes possibles de cette amélioration. Toutefois, l’état des chemins d’accès aux pâtures doit faire l’objet d’attention compte tenu des risques associés à un mauvais drainage ou à la présence de petits cailloux.


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