C’était le 23 juillet. Ce fameux 23 juillet où les températures maximales ont dépassé les 40°C en Ille-et-Vilaine. Soit un demi-degré de plus que le précédent record du 5 août 2003 et sans doute moins que le prochain record d’une année à venir. Aucune mémoire de paysan, aussi vieille soit-elle, ne se souvenait d’avoir connu pareille canicule. Aucune mémoire de paysan ne se souvenait non plus d’avoir vu des feuilles de maïs à ce point blanchies en surface par le soleil. Et pourtant. Cet été, des maïs assoiffés ont été littéralement brûlés en plein champ.
En Bretagne, les agriculteurs sont les premiers à mesurer les effets du changement climatique. Dans certains secteurs, la production d’herbe est devenue aléatoire. Demain, la culture de maïs risque de l’être tout autant. Les agriculteurs confrontés aux excès climatiques récurrents n’auront pas d’autre choix que de modifier en profondeur leur système.
Les pratiques agroécologiques – que les générations précédentes maîtrisaient bien et que l’on appelait « bon sens paysan » – sont des voies prometteuses à ré-explorer. En replantant des haies, en augmentant la teneur du sol en matière organique favorable à la vie biologique, en changeant ses façons de travailler la terre, en revoyant les rotations, en mélangeant les espèces, etc., il est possible de favoriser le stockage de l’eau dans le sol, de l’économiser et de réduire l’évapotranspiration. C’est déjà ce que font certains paysans africains qui pratiquent l’agroforesterie. Planter une vingtaine d’arbres fertilitaires par hectare leur permet, par exemple, d’enrichir une terre appauvrie et d’augmenter les rendements en maïs. Cette expérience, les paysans bretons peuvent la découvrir jusqu’au 30 septembre au « Festival photo » de plein air à La Gacilly.