Les températures caniculaires de fin juillet ont accentué le stress hydrique des maïs, dans la phase la plus sensible, autour de la floraison.
Il convient de bien visiter toutes les parcelles de l’exploitation pour prendre les bonnes décisions. Il y a souvent une forte hétérogénéité d’aspect et de stade entre parcelles. Ces variations traduisent des différences de pluviométrie locale (orages), mais sont également le reflet de pratiques culturales : précédent, date de semis, qualité d’implantation… Les maïs implantés en bonnes conditions, avec un enracinement correct, résistent mieux en conditions difficiles. Les hétérogénéités au sein d’une même parcelle traduisent les différences de profondeur de sol et de réserve utile.
Il ne faut pas s’en tenir à l’observation des plantes en bordures. Leur gabarit et leur état ne reflètent pas forcément le reste de la parcelle. Observez les plantes, du plus général au plus précis : hauteur moyenne et hétérogénéité, état des feuilles (vertes, jaunes, desséchées ; au-dessus, au niveau et au-dessous de l’épi, évolution récente de leur état), estimer le pourcentage de plantes ayant un épi, le nombre de grains par épi, le nombre de grains par m². Ne pas confondre les grains viables, en cours de remplissage, et les grains avortés. Apprécier l’état d’avancement du grain : amidon laiteux, pâteux, présence de la lentille vitreuse à l’extrémité du grain…
Sur des maïs desséchés suite au déficit hydrique, il est toujours délicat de prendre la décision d’ensiler.
Sauf cas extrêmes (maïs sans épi), la décision doit être prise après le stade limite d’avortement de grains, soit environ 15-20 jours après la floraison femelle. La décision sera prise en fonction du grain (nombre de grains par m² et stade de maturité) pondéré par l’état de l’appareil végétatif. Et si la part des surfaces de maïs stressées est significative sur l’exploitation : plutôt que de trouver un mauvais compromis pour la date de récolte, il peut être judicieux d’envisager 2 chantiers d’ensilage. En récoltant d’abord les parcelles, ou les parties de parcelles, les plus avancées.
En savoir plus : D’autres grilles d’aide à la décision existent en fonction du stade du grain (lentille vitreuse, 1/3 vitreux/1/3 pâteux/1/3 laiteux) sur www.arvalis-infos.fr
Maïs très sec, des précautions à prendre
Un maïs fourrage récolté à plus de 35 % MS sera plus difficile à tasser et nécessite donc des précautions :
- Viser une finesse de hachage d’environ 8-10 mm pour faciliter le tassement. Travailler avec des couteaux d’ensileuse bien affûtés, les feuilles desséchées sont plus difficiles à couper.
- Tasser méticuleusement le silo, voire le lester avec des couches de fourrage plus humide.
- Réaliser un bâchage parfaitement hermétique.
Pour limiter le développement des moisissures et les pertes, l’ajout d’additifs de conservation (bactéries lactiques homofermentaires et hétérofermentaires) peut se justifier. Mais il faut surtout prévoir une vitesse d’avancement suffisante sur le front d’attaque : au moins 10 cm par jour les mois d’hiver et au moins 20 cm pendant les périodes chaudes.
Estimer le nombre de grains par m²
[caption id= »attachment_42104″ align= »alignright » width= »168″] Ovules non fécondées au sommet de l’épi, grains avortés juste en dessous[/caption]
À réaliser en dehors des bords de champ, sur des zones représentatives. Le comptage est possible de trois semaines après la floraison femelle (SLAG) jusqu’à la récolte.
– comptage du nombre d’épis par m² sur au moins 3 fois 10 m² (ex. : 13.33 ml x 0.75 cm écartement)
– comptage du nombre de grains par épi (= nb de rangs x nb grains par rangs) sur au moins 3 fois 20 épis successifs