Son emballage est en carton recyclable. Évidemment. Quand on veut faire de la concurrence aux « polluantes » bouteilles plastique, il est aujourd’hui inconcevable pour un service marketing d’emballer une gourde métallique réutilisable, estampillée « planet clean », dans un support qui ne serait pas « ecofriendly » (respectueux de la nature). Et oui, l’environnement est tellement plus vert-ueux en « franglais ». Et puis le vert se conjugue prioritairement avec le « modern urban free style ». Car, c’est bien connu : en ville, on s’achète une virginité environnementale avec des mots et à la campagne on souille la terre avec des déjections animales (sic)…
Par ailleurs, chacun comprend aisément qu’une bouteille métallique réutilisable ne se conçoit plus sans « la neutralité carbone rendue possible grâce à des projets de reforestation mondiaux », comme l’évoque Treedom, le partenaire du fabricant de gourdes métalliques en question. Autrement dit, cette communauté verte propose au consommateur de planter un arbre dans un pays émergent pour payer sa faute d’avoir acheter un objet vanté « zéro émission CO2 » mais qui masque en réalité une zone d’énergie grise. C’est à ce moment-là que ce système vert-ueux a quand même besoin d’un paysan pour planter ledit arbre qui effacera l’impact environnemental de la bouteille métallique en question. Et c’est à ce moment aussi que l’on comprend que la bouteille métallique vendue avec le logo « neutralité carbone » l’est uniquement si un cacaotier est réellement planté au Cameroun ou un macadamia au Kenya. En clair, le service marketing de ladite marque réussit ce tour de force de vendre une gourde métallique en faisant payer la « taxe pollution » de l’industriel par le consommateur. Business is business.