L’année dernière, les maïs secs avaient été récoltés en avance. Cette fois, les analyses de matière sèche prédisent « un retour à la normale » concernant les dates d’ensilage. Les rendements sont annoncés en recul.
Ce lundi 23 septembre, les agriculteurs du Trégor avaient rendez-vous à Plounévez-Moëdec (22) pour faire analyser en direct des pieds de maïs ramassés dans leurs parcelles. Lors d’une trentaine de Rencontres matières sèches dans les Côtes d’Armor, le Finistère et le Morbihan, les équipes de BCEL Ouest mesurent la matière sèche des plantes entières. À partir de cette donnée, un tableau prenant en compte le gain de matière sèche par jour en fonction de la période et de la zone géoclimatique permet de prédire assez précisément la date de récolte idéale. Ou du moins recommandée.
Passages orageux très localisés
« Aujourd’hui, nous avons réalisé 80 analyses. Le taux de matière sèche moyen est de l’ordre de 24 à 24,5. Selon la zone d’origine du maïs –intermédiaire, tardive ou très tardive-, cela nous renvoie à des ensilages débutant vers le 15 octobre jusqu’au 5 novembre », rapporte Olivier Raoul, conseiller d’élevage. « Globalement, sur le secteur, on constate un retour à une année normale après deux ans où les récoltes étaient intervenues beaucoup plus tôt. Dans le coin, on avait perdu l’habitude d’ensiler en novembre… » Fini le fourrage sec plus difficile à tasser, mais attention aux chantiers « humides ou boueux ».
Des nuisibles, pas trop de sécheresse
Si la sécheresse n’a pas vraiment sévi cette année, « avec des prairies restées assez vertes au cours de la saison », les techniciens notent tout de même de la variabilité en maïs. « Cet été, des passages orageux très localisés ont donné lieu à une pluviométrie différente d’une commune à l’autre. Le développement des cultures en témoigne. »
Autour de l’analyseur, éleveurs comme conseillers s’accordent à dire que le rendement devrait être en recul d’1 à 2 t de matière sèche par hectare par rapport à 2018. Il faudra attendre pour connaître la valeur nutritionnelle de ces maïs cuvée 2019 dont l’amidon risque d’être « un peu moins dilué » par une tige moins développée que l’année dernière. La météo n’est pas la seule cause du recul de la productivité des parcelles. « Ici, il y a eu par endroits de gros dégâts de mouches, de taupins, de choucas ou de sangliers », rappelle un producteur de lait. Avant que son voisin ne relativise : « Ici, nous avons quand même de la chance, car dans d’autres régions, la sécheresse a induit des baisses de rendement de 30 à plus de 50 % en maïs fourrage. »
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La maturité peut avancer très vite
Globalement, les maïs sont assez hétérogènes dans les parcelles. Il y a parfois des « trous ». Cela renvoie à des conditions de démarrage peu poussantes, froides et humides, dans certains secteurs, à des attaques de mouches du semis en fonction des zones et de la teneur en matière organique du sol, de choucas également dans le Finistère ou les Côtes d’Armor, ayant parfois conduit à des resemis. Une fin juin caniculaire et un mois de juillet plutôt sec suivi de précipitations variables selon les secteurs en août ont contribué à cette variabilité des maïs. Surtout, ne vous laissez pas surprendre, allez voir vos parcelles car la maturité peut avancer très rapidement.
Marine Futsch, Responsable fourrages BCEL Ouest