Les candidats à l’installation doivent mûrement réfléchir leur projet en s’appuyant sur les différents outils disponibles.
« Le principal atout du dispositif à l’installation est la formation. S’installer, c’est un choix de vie, le projet doit être le plus pérenne possible », introduit Thomas Guéguen, président des Jeunes Agriculteurs de Bretagne, lors d’une matinée consacrée à l’installation au Space et organisée par le centre comptable Icoopa. Un projet bien ficelé est l’aboutissement d’un parcours réfléchi. Les Jeunes Agriculteurs proposent, à la fin du parcours installation, la présentation du projet devant un jury qui « soulève les points d’interrogation, comme la conciliation vie professionnelle et vie privée. Or, certains projets ont des temps de travail intenables », prévient le président.
Ce dispositif installation offre l’avantage de faire bénéficier de DJA au porteur de projet (en moyenne de 21 500 € en Bretagne), d’abattements fiscaux pour les 5 premières années d’activité, d’une priorité sur le foncier dans le cadre du SDREA, ou même « de prêts d’honneur, peu utilisés mais qui tendent à se développer ». Thomas Guéguen rappelle que le 1er gage de réussite du projet est sa maturité. « Si le projet est porté par les banques, les centres de gestion ou pire par les parents, on court à la catastrophe. Le parcours à l’installation permet de s’approprier le projet ».
La banque est un allié
Sur le volet financier, Olivier Morvan, responsable adjoint du marché agricole au CMB, conseille de se comparer à des indicateurs qui ne sont en aucun cas des normes à respecter. En exemple, un producteur de porc « visera un point d’équilibre avec un prix du cochon entre 1,45 et 1,5 €/kg pour un aliment à 250 €/t. Les annuités se situeront entre 300 et 400 €/truie dans un système naisseur-engraisseur ». Dans la même idée, un producteur laitier visera un point d’équilibre avec un prix du lait payé entre 320 et 330 €/1 000 L, et des annuités représentant 70 à 90 €/ 1 000 L.
Le responsable conseille de prioriser le financement de l’outil de production dans les premières années de vie de l’entreprise et de réfléchir à des solutions de portage rendus possible avec la Safer. « Le jeune n’achète pas le foncier, c’est la Safer. L’agriculteur paiera une redevance sur 10 ans. Au bout de ce laps de temps, les redevances payées viennent en déduction du prix final des terres ». Cette procédure est uniquement possible pour du foncier dit stratégique qui se trouve autour des bâtiments pour les producteurs de lait (pour favoriser le pâturage) ainsi que pour les producteurs de porc pour favoriser l’autonomie alimentaire de l’exploitation. « Bien souvent, les producteurs retrouvent de la capacité financière au bout de 10 ans pour acheter ce foncier », fait observer Olivier Morvan.