Les Américains croulent sous les stocks de maïs et de soja. En rejeter la faute sur les seuls Chinois serait une lecture un peu rapide du marché. En 2011/2012, les USA représentaient 100 % des importations chinoises de maïs, soit 5,1 Mt. Mais leur part de marché était tombée à 10 % (0,3 Mt) avant le début de la guerre commerciale en 2017/2018. L’Ukraine est passée par là, raflant 80 % du marché chinois en 2018/2019. Cette montée en puissance, amorcée depuis plusieurs années, n’avait pas eu de grosses conséquences sur les exportations étasuniennes, tant que l’Amérique du Sud sommeillait. De plus, les USA développaient leurs ventes d’éthanol aux Chinois, trouvant là un relais de croissance à leur marché intérieur saturé. Mais l’explosion de la production de maïs au Brésil, le retour à une exportation plus libérale en Argentine, les renégociations difficiles des accords avec le Mexique, et la mise sur liste rouge de l’éthanol américain dans l’Empire du Milieu, ont changé la donne. C’est pourquoi, malgré un recul régulier de leur production depuis le record de 2016/2017 (385 Mt), les stocks américains se sont mis à gonfler inexorablement, pour atteindre 60 Mt en fin de saison 2018/2019 contre 44 Mt, 3 ans plus tôt… Un avant et un après Côté soja, les USA ont enchaîné des rendements records ces dernières années jusqu’à atteindre 124 Mt produites en 2018/2019. Cette saison, les inondations ont eu raison de cette série gagnante et la récolte pourrait redescendre sous les 100 Mt. Pour autant, les stocks se sont aussi accumulés lors des précédentes saisons, passant de 5 Mt en 2015/2016, à 12 Mt en 2017/2018. Là encore, l’Amérique du Sud avait grignoté des parts de marché. Si la tendance était donc amorcée avant la guerre commerciale sino-américaine, elle est devenue exponentielle en 2018/2019, avec…
USA, la fin des haricots ?