Quel agriculteur serait rétif au changement d’agriculture s’il est plus rémunérateur ? L’enjeu est de pouvoir financer la transition. Si l’agriculture doit être agro-écologique, alors allons-y. Mais comment fait-on ? C’est bien la question que pose d’emblée Alain Cadec, président du conseil départemental des Côtes d’Armor, en faisant observer que « le modèle économique l’interdit. L’agriculture n’a pas la capacité de financement ». Seule solution pour l’élu breton, député européen jusqu’en mai dernier : « Il faut modéliser des financements à long terme et aller vers de la coopération plutôt que la compétition ». Appui total de Jean-Luc Perrot, directeur de Valorial, qui s’étonne que l’on soit capable de déverser « des dizaines de millions d’euros sur des start-up » aux aboutissements incertains, mais incapable de soutenir « l’agroalimentaire breton dont le chiffre d’affaires a augmenté de 3 milliards d’euros ces 10 dernières années. Je pense que l’on ne sait pas vendre nos projets », dit-il. Inciter par des aides cohérentes Pourtant, les arguments ne manquent pas pour vendre le projet d’une agriculture qui réponde aux enjeux économiques, environnementaux et climatiques. « Si l’agro-écologie était pratiquée sur l’ensemble de la Planète, on arriverait à capter l’ensemble du CO2 émis », estime Olivier Allain, vice-président du Conseil régional. Et de plaider « pour des aides contractuelles cohérentes en mettant fin au découplage des aides européennes qui est quelque chose de stupide ». « Assumer une transition n’est pas possible si on est à l’agonie », en convient André Sergent, président de la Chambre d’agriculture de Bretagne qui voit aussi le salut de l’agriculture au travers « l’organisation pour vendre. Nous devons faire quelque chose avec la transformation car on n’y arrive pas avec la distribution. Je crois à la logique de différenciation par les marques »….
Analyse : Qui finance le changement de modèle ?