Guillaume Lucas, aviculteur à Péaule, a resemé deux hectares de maïs au printemps. Il a loué un effaroucheur à la FDGedon pour protéger le nouveau semis. Efficace.
« Quand j’ai constaté les dégâts, j’ai fait appel à la fédération de chasse », explique Guillaume Lucas, producteur de dindes et de grandes cultures sur une ferme de 80 hectares à Péaule. « Sans réussite… J’ai donc contacté la FDGedon qui m’a loué un effaroucheur pyro-optique pour protéger le second semis ». Une location d’une semaine, mais « en trois jours, les corneilles sont parties ». Les deux hectares resemés fin mai, un mois après le premier semis, ont survécu à la voracité de la cinquantaine d’oiseaux, envolée par crainte de l’épouvantail technologique. L’appareil associe un effet sonore et un effet visuel (projection d’un leurre le long d’un mât de 8 mètres de haut) qui protègent la parcelle durant le stade sensible de la plante, sur une surface pouvant atteindre 5 hectares. Il est équipé d’un boîtier électronique, branché sur une batterie d’une autonomie de 3 à 4 semaines, permettant de déclencher des détonations aléatoires évitant les accoutumances. « La détonation est moins bruyante que les canons classiques du commerce qui peuvent déranger le voisinage », assure l’agriculteur.
1 400 € l’effaroucheur
L’opération a un coût: « Je paie trois fois. Le coût du resemis de deux hectares, la perte de rendement éventuelle liée à la date d’implantation tardive et la location de l’effaroucheur ». Cette location revient à 100 € forfaitaire pour le montage et le démontage de l’appareil et à 16 € par semaine d’utilisation. « Nous n’avons que 8 appareils à louer à nos adhérents », déplore Patrice Emeraud, technicien à la FDGedon 56. Trop peu compte tenu des besoins qui surviennent souvent aux mêmes périodes de l’année sur l’ensemble du département. L’organisme de protection contre les nuisibles propose donc l’achat de canons pyro-optiques à un prix de 1 400 €, avec une remise à ses adhérents. Un prix qui peut être rapidement amorti en cas de problèmes récurrents liés à la présence de corneilles, de choucas, de pigeons voire d’étourneaux dans les élevages. « Ces trois dernières années, le montant des dégâts liés aux seules corneilles s’élève à 43 000 € dans le département ». Sans compter tous ceux qui n’ont pas été déclarés. « Il faut faire des attestations, à chaque fois qu’il y a des dommages », poursuit le technicien. « Le classement des espèces dépend du nombre de dégâts constatés ». Classée « nuisible »*, une espèce peut être régulée par le tir et le piégeage. Classée « gibier », elle ne peut être régulée que par les chasseurs en période de chasse. « Protégée », elle ne peut être régulée ni par les chasseurs ni par les piégeurs.
*Le terme « nuisible » est remplacé par « susceptible d’occasionner des dégâts »