Les parcelles de colza sont très hétérogènes, la qualité de leur implantation a été directement liée à la présence ou non de précipitation lors des semis.
Les colzas de Nicolas Cornec, agriculteur de la commune de Trégarvan (29), sont en début de cycle très prometteurs. Chez le producteur, les parcelles ont été libérées très tôt cet été après des orges battues au tout début juillet. « J’ai réalisé un 1er déchaumage, avant d’apporter du fumier de volaille et du digestat ». Ces apports organiques ont été enfouis à l’aide d’un outil à disques, détruisant au passage les premières adventices levées. Le semis a été réalisé dans la foulée avec un Väderstad Rapid. « Je ne laboure plus mes parcelles ».
Les limaces aux abonnées absentes
Les conditions sèches après semis laissaient planer des doutes quant à la levée, doutes estompés avec l’arrivée de précipitations bénéfiques pour la germination en septembre.
Les craintes d’attaques de limaces peuvent être fondées dans un itinéraire technique de ce type. Pourtant, les gastéropodes ne se sont guère manifestés sur les 30 ha de colza implantés cette année. « Depuis 2 ans, les parcelles sont roulées après semis ». Une façon de détruire l’habitat du ravageur et de limiter son développement. « Je visite mes parcelles tous les jours. Je n’ai eu que 1 000 m2 au total touchés par les limaces ou les altises, mais qui ne justifiaient pas d’intervention chimique ».
Cette année, le producteur a mis en place un essai d’envergure avec 30 variétés différentes de colza. Seulement 2 ha sont en variété pure ; certaines modalités sont associées avec du nyger et du trèfle blanc.
La stratégie de désherbage en prélevée (Colzor Trio à 3 L/ha) a donné satisfaction côté salissement. Le bon développement de la culture étouffe les adventices, avec une couverture des sols rapide. « Je n’ai pour l’instant rien de prévu en rattrapage », fait observer Nicolas Cornec.
Incidence pour les semis en conditions sèches
Sur les autres départements, des conditions sèches sont plus prononcées. « Les parcelles semées en fin août à début septembre sont au stade 1 à 2 feuilles. Il y a dans ces parcelles davantage de problèmes de limace que d’altise », fait observer Nina Rabourdin, ingénieure développement Bretagne chez Terres Inovia. Si les dicotylédones ont aussi souffert du sec, ce n’est pas le cas des graminées comme « les ray-grass ou les vulpins qui peuvent poser problème », conclut Nina Rabourdin.