À l’appel « Voulez-vous encore de vos paysans ? » venu du syndicat national, les FDSEA – JA de Bretagne se sont mobilisés, mardi 8 octobre, sur les routes ou devant les préfectures.
En Ille-et-Vilaine, de 11 h à 16 h, le réseau FDSEA – JA a mis en place six barrages filtrants à Saint-Malo, Tinténiac, Bédée, Bréal-sous-Monfort, Guichen et Torcé. « Nous voulions exprimer le mécontentement de toute une profession », démarre Cédric Henry, à la tête du syndicat. « L’exigence réglementaire et qualitative est de plus en plus grande pour les paysans français et en même temps, on ouvre les frontières à des produits qui ne respectent pas nos normes. C’est un non-sens ! Dans notre monde terrien, les « en même temps » n’existent pas… »
Un préfet au contact
Dans le Morbihan, le mouvement a démarré par un rassemblement de 50 personnes à Pontivy. Des échanges ont eu lieu avec le sous-préfet Patrick Vautier. De là, un convoi est parti pour Vannes où une centaine d’agriculteurs se sont rassemblés, à 14 h, devant la préfecture. Fait rare, Patrice Faure qui a pris les rênes de l’institution départementale cet été est sorti à la rencontre des manifestants. Un geste apprécié. « Nous sommes souvent reçus en petite délégation. Cette fois, chacun a pu s’exprimer », raconte Franck Pellerin, vice-président de la FDSEA 56. Pendant 45 minutes, les agriculteurs ont fait part des difficultés d’exercice du métier… Les représentants syndicaux ont insisté sur la nécessité de s’appuyer sur « la science » pour encadrer les pratiques plutôt que de se plier aux exigences de quelques élus ou associations qui diffusent « balivernes et fake news ». Alors que des dossiers agricoles rencontrent des obstacles, « le préfet nous a expliqué que ce n’est pas parce qu’il y a des opposants que des projets qui respectent la réglementation ne se feront pas car son boulot est d’appliquer la loi de la République. »
Agriculteurs lessivés
Dans le Finistère, en pleine saison d’ensilage, difficile de « se mobiliser sur les routes ». L’opération s’est articulée autour d’une rencontre à la préfecture de Quimper axée sur l’usage des produits phytosanitaires et les zones de non-traitement en lien avec la récente consultation publique, a expliqué Jean-Alain Divanach, président de la FDSEA 29. « Alors que nous avons travaillé sur la Charte des riverains, nous voulions mettre l’Administration devant ses responsabilités sur cette question, sachant qu’un arrêté est attendu pour décembre. Et nous avons redit le malaise paysan face aux intrusions, agressions et insultes… »
Dans les Côtes d’Armor, à Plounévez-Moëdec, une trentaine d’agriculteurs ont organisé un barrage filtrant pour exprimer le « ras-le-bol face à la diabolisation de l’agriculture, les émissions à charge, les destructions de bâtiments… » en distribuant des tracts contre le Ceta ou rappelant l’importance du Manger français. « Nous faisons beaucoup d’efforts en France, alors qu’une bonne partie de notre consommation est importée et ne respecte pas les cahiers des charges que nous respectons… », déplorent Jean-Marc Lohier (FDSEA) et Tanguy Rousseau (JA) qui annoncent un « durcissement du mouvement » s’ils ne sont pas écoutés et entendus.
