Broyer les cannes de maïs contre la pyrale

Broyeurs, hacheurs, scalpeur, déchaumeur. Onze matériels de destruction des cannes de maïs étaient en démonstration le 21 octobre à Pontorson, en limite nord d’Ille-et-Vilaine.

Autrefois limitée à des zones plus au sud, la pyrale atteint aujourd’hui la Bretagne y compris le nord de l’Ille-et-Vilaine. La destruction et l’enfouissement des cannes sont des techniques efficaces de lutte contre les larves de ce papillon (70 à 95 % d’efficacité selon des essais Arvalis). Un broyage fin des cannes (avec des morceaux inférieurs à 2 cm et un éclatement), leur dessouchage et un enfouissement à 10 – 15 cm sont préconisés. Ceci améliore la dégradation des cannes.

Des larves sensibles à l’humidité

« Les larves sont résistantes au froid, mais sont sensibles à l’humidité. Elles ont tendance à se réfugier dans le collet, dans le bas de la plante, au ras du sol », note Valentin Garault, conseiller à la Chambre d’agriculture de Bretagne. La précocité de récolte joue aussi un rôle : « Les récoltes réalisées après le 15 octobre sont plus risquées. Le choix variétal est à prendre en compte. » À noter que la lutte collective à une échelle locale est intéressante car le papillon a un rayon de vol de 1 à 2 km (il vole de la fin du printemps au début de l’été).

Le TSL 3201 (Agram) est un broyeur à marteaux à axe horizontal.

Le rouleau hacheur Geatcut 600 (Sacho) était présenté en version tirée de 6 m. Ce matériel travaille d’abord sur la destruction de couverts. Le résultat est meilleur avec une vitesse comprise entre 15 et 25/30 km/h.

La destruction des cannes observée

Lors d’une démonstration organisée par le Bassin versant Couesnon aval, onze matériels de destruction ont été testés. Des broyeurs à axe horizontal des marques Desvoys, Agram, Kuhn, Berti étaient présentés ainsi que deux broyeurs à axe vertical (Major Cyclone et Agram). Trois rouleaux hacheurs (Guilbart, Bonnel et Sacho) ont ensuite travaillé, suivis du hacheur – scalpeur Treffler et du déchaumeur combiné à un hacheur Horsch. Les conseillers agricoles ont comptabilisé le nombre de résidus supérieurs à 5 cm restants (le but étant d’en avoir le moins possible) et le pourcentage de souches éclatées (le plus possible). Une nouvelle observation sera réalisée en décembre.

Sur la parcelle d’essai, un couvert a ensuite été implanté selon deux modalités : semis direct et déchaumeur avec descente de semis. Sur d’autres parcelles du Gaec de Forges (accueillant l’essai), une autre modalité qui a bien fonctionné l’an passé sera mise en place : broyage + canadien + semis à la volée dessus.

Des couverts après maïs grain

Le Gaec de Forges à Pontorson (50) compte deux frères associés, Marc et Aubert Lechat, et un salarié. Ils élèvent 280 truies avec 2 000 places d’engraissement en conventionnel et 400 places sur paille. Sur une surface proche de 80 ha, ils cultivent du maïs grain (environ 40 ha), du blé (20 ha) et de l’orge (20 ha). Sur l’exploitation, des couverts sont semés depuis 25 ans entre céréales et maïs (rotation courante de deux maïs suivis de blé puis orge). « Nous mettons de l’avoine (6-8 kg/ha), de la phacélie (3 kg) et avons rajouté cette année du radis chinois (2 kg) », explique Marc Lechat. « Comme nous n’avons plus de vaches, nous faisons aujourd’hui des cultures dans des zones un peu plus humides où il y avait des prairies. Nous souhaitons y placer des couverts en priorité pour apporter de la matière organique, pomper l’eau et avoir des terres de meilleure structure au printemps. » Pour la 2e année, les agriculteurs vont tester des couverts entre deux maïs grain. « L’an passé, le semis à la volée dans les cannes, recouvert par un broyage, n’a pas levé. Avec le passage d’un canadien ensuite, il a bien levé (15 cm de hauteur). J’ai aussi tenté de semer sur une parcelle avec broyage et canadien antérieurs. Çela a très bien marché avec l’installation d’un couvert de 30 cm », témoigne le producteur.

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