Les producteurs de lait et de viande bovine de Triskalia sont en recherche constante de progrès techniques pour maintenir une rentabilité sur leurs élevages.
Les accords du Ceta et du Mercosur et l’arrivée de viande étrangère qui n’a pas les mêmes contraintes de production qu’en France sur le marché européen inquiètent les éleveurs bretons. « La rentabilité de nos élevages passera par une amélioration des critères techniques tels que le nombre de veaux par vache, l’intervalle vêlage-vêlage ou encore les performances à l’engraissement. Les éleveurs de viande bovine n’ont eu aucun retour financier positif suite aux EGA », a fait remarquer Louis-François Leconte, président de la section viande bovine de Triskalia, le 29 octobre à Saint-Brieuc.
Dégradation des résultats
Du côté de la production laitière, si l’augmentation de 22 €/1 000 litres du prix du lait payé au producteur comparé à 2018 pouvait laisser espérer une amélioration de la rentabilité, il n’en est rien. « Les bilans comptables affichent une dégradation des résultats courants malgré un prix du litre de lait qui progresse. Pour améliorer la rentabilité sur nos élevages nous devons travailler sur la qualité du lait, le coût et l’efficacité alimentaire, mieux valoriser nos vaches de réforme, travailler davantage sur des veaux croisés, rechercher de la valeur ajoutée par une segmentation qui parle au consommateur », analyse Frédéric Conq, président de la section laitière de Triskalia.
¼ du lait français produit en Bretagne
« Un quart de la production française de lait vient de Bretagne soit 5,4 milliards de litres », rappelle Yves Nicolas, responsable de la section laitière de Triskalia. La Bretagne totalise 10 100 élevages laitiers pour un effectif de 777 800 vaches laitières qui sont à 82 % de race Prim’Holstein. Si le nombre d’élevages baisse ces dernières années, la taille des troupeaux augmente. L’âge moyen des producteurs progresse, il y a malgré tout autour de 1 000 éleveurs qui se sont installés en production laitière en Bretagne sur les 5 dernières années. « La dynamique de pâturage est très forte en Bretagne. Pour les élevages de Triskalia, c’est plus de 220 jours de pâturage en moyenne. La tendance est aussi au développement de la robotisation dans les élevages », constate Yves Nicolas. Il ne manque pas de souligner que la filière laitière bretonne emploie 35 000 personnes dans des outils industriels de proximité, bien répartis sur le territoire et qui investissent. « La Bretagne est une terre d’élevage avec des exploitations laitières dynamiques et des éleveurs avec un gros savoir-faire », lance Frédéric Conq.
Baisse de 2 % du cheptel allaitant
Olivier Frayer, responsable de la section bovin viande de Triskalia, a dressé un panorama de la filière viande bovine en France et plus précisément en Bretagne. « En France, on produit 1,4 million de tonnes équivalent carcasse (téc), ce qui nous classe premier pays producteur en Europe de viande bovine. La Bretagne représente 11 % de la production nationale avec 158 000 téc. On produit 347 000 gros bovins dont les deux tiers sont issus du cheptel laitier et 258 000 veaux de boucherie. Sur nos 4 départements, le cheptel allaitant a baissé de 2 % en un an. » La filière bretonne d’abattage et de transformation de viande bovine emploie 3 000 personnes. 20 % des abattages nationaux se font en Bretagne sur 17 sites. Pour Louis-François Leconte, le climat breton est un atout majeur pour l’élevage bovin : « Nous avons suffisamment de pluie pour favoriser la pousse de l’herbe et offrir un potentiel fourrager important dont nous devons profiter. »