Le dispositif d’insémination Eye Breed permet de s’affranchir de la palpation rectale. L’opérateur est guidé par la caméra qui retransmet l’image sur son smartphone.
La chaleur a été repérée la veille. L’éleveur insère le dispositif Eye Breed dans le vagin de la vache bloquée au cornadis. « Elle reste calme pendant la manipulation », fait remarquer Jean-Pierre Bigot, éleveur à Val d’Anast (35). Grâce à la caméra et la lumière, l’image est retransmise sur le smartphone tenu par un « tour de cou » devant ses yeux. « Je peux ainsi trouver le col, puis je positionne la cupule dessus. Je mets ensuite la pompe en marche pour que le dispositif reste bien positionné sur le col », explique le producteur.
Analyse des glaires possible
Ne servant plus à rien, la caméra s’arrête alors. Le producteur passe le cathéter d’insémination dans les différents anneaux du col en faisant des gestes circulaires, puis dépose la semence dans l’utérus. Autre intérêt de cet équipement, il comporte un dispositif permettant de récolter les glaires vaginales qui pourront ensuite être analysées en cas de problème.
Après l’insémination, il ne reste plus qu’à retirer le dispositif et enlever la chemise sanitaire en plastique (servant à sa protection si la vache bouse). « La déclaration d’IA se fait très simplement grâce à l’application Eye Breed. On a juste à saisir le numéro de la vache et le taureau utilisé, puis l’envoi à l’EDE se fait via l’application, dès que l’IA est terminée. »
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La caméra offre une image nette retransmise sur le smartphone.[/caption]
Plus simple que l’insémination classique
Jean-Pierre Bigot a commencé à se poser la question d’inséminer lui-même l’hiver dernier, pour des raisons d’organisation du travail. « Comme je suis en système robot avec des racleurs automatiques qui passent 8 fois par jour, c’était difficile de bloquer mes vaches trop longtemps. » Étant donné qu’il ne connaissait pas le geste classique d’insémination, il a tout de suite été conquis quand Gènes Diffusion a commencé à commercialiser le dispositif Eye Breed. « J’ai trouvé que cette solution était plus simple. »
Effectivement, alors que l’IPE classique (insémination par l’éleveur) demande autour de 3 demi-journées de formation, cette nouvelle technique s’acquiert en une demi-journée : « Ça s’apparente à un jeu, même les enfants peuvent inséminer », note Julie Pasquet, technicienne Gènes Diffusion sur l’Ille-et-Vilaine. Jean-Pierre Bigot a suivi la formation sur son élevage en juillet dernier. « Des vaches avaient été cyclées pour avoir des chaleurs groupées, puis l’éleveur a inséminé lui-même 9 femelles dans la matinée », explique la technicienne (elle accompagne Jean-Pierre Bigot pour réaliser son plan d’accouplement en utilisant notamment le logiciel Optigen qui optimise les accouplements selon les priorités de l’élevage).
« Inséminer me demande entre 1 et 10 minutes selon les vaches. C’est plus facile quand la vache est en chaleur depuis un petit moment », témoigne l’éleveur qui souhaite améliorer ses résultats en reproduction en inséminant à l’optimum. « Sans fouille rectale, cette technique est également moins fatigante pour l’éleveur… », ajoute Julie Pasquet.
