La tique peut provoquer des avortements

 - Illustration La tique peut provoquer des avortements
Ixodes ricinus.
Détectée pour la première fois en Bretagne en 1998, l’ehrlichiose granulocytaire bovine est une maladie émergente.

L’ehrlichiose granulocytaire bovine, également appelée “fièvre des pâtures” ou “maladie des gros paturons” est transmise par les tiques dans les zones favorables au développement de ce petit parasite “suceur de sang”. Les zones à forte humidité relative, les pâtures proches des bois, les bordures mal entretenues, les landes ou les friches constituent le biotope qu’affectionnent les tiques.

Chute brutale du lait

Ces dernières, et principalement Ixodes ricinus, peuvent être contaminées à partir de petits rongeurs champêtres. Elles deviennent alors porteuses d’une bactérie, Anaplasma phagocytophilum, responsable de syndrome grippal, chute de production laitière brutale et/ou avortements chez les animaux atteints. Des bovins et ovins sont peut-être également une source de bactérie. Les grands mammifères sauvages, en équilibre depuis longtemps avec leur parasite, semblent ne pas être des réservoirs. Le séquençage génétique montrerait qu’il y a un réservoir propre entre bovins, ainsi qu’une proximité des souches cerfs/bovins avec les cerfs comme réservoir principal et accidentellement les bovins, un éloignement des souches chevreuils/bovins mais ces souches toucheraient d’autres animaux. Les connaissances sur les modes de contamination restent à approfondir.

Moyens de prévention limités

La maladie semble émergente : « On en parle de plus en plus, on la recherche donc on la retrouve dans les analyses. C’est aussi l’effet boule de neige… », résume Grégoire Kuntz, vétérinaire conseil à GDS Bretagne.
Si le signe le plus caractéristique est l’apparition d’œdème au niveau des paturons (dans 25 % des cas cliniques) avec parfois la présence de tiques, l’ehrlichiose est également une maladie abortive qui peut être suspectée lors de la mise en place d’un protocole avortement sur un élevage. Les moyens de prévention sont très limités. « Il peut être intéressant de mettre les génisses de première et de deuxième saison de pâture dans les parcelles à risque avant d’être mises à la reproduction afin qu’elles développent une immunité et soient protégées durant leur gestation puis en lactation », rappelle le vétérinaire. Et ce, aux périodes d’activité des tiques, qui est maximale au printemps et à l’automne. On peut prévenir l’infestation des bovins par ces tiques avec un traitement acaricide sur prescription vétérinaire, mais il faut veiller au délai d’attente lait.

8 à 10 jours d’incubation

Suite à une morsure de tique contaminée, la bactérie pénètre dans l’organisme et se développe dans les globules blancs avant de rejoindre la circulation sanguine : la période d’incubation est de huit à dix jours. La vache risque d’exprimer la maladie dix à quinze jours plus tard. L’ehrlichiose peut également être associée à d’autres maladies vectorisées par les tiques telles que la piroplasmose, l’anaplasmose, la maladie de Lyme…


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