L’extraordinaire demande chinoise soutient les prix mondiaux au moment où l’offre se renforce et où les marchés nationaux connaissent une traditionnelle accalmie.
Les fériés de novembre et la pression d’une offre en hausse ont conduit à inverser la tendance du prix du porc en France dès la seconde partie d’octobre. Une légère baisse qu’il convient de resituer dans une tendance haussière depuis le mois de mars. Malgré ce recul du prix, le prix du porc se situait à 51 centimes par rapport à fin octobre 2018. Depuis le début de l’année, le cours moyen annuel a progressé de 21,6 % à 1,459 €.
La production française, dont le tiers est exporté, a bénéficié des importations massives de son principal débouché qu’est la Chine dont les achats, en hausse depuis janvier, se sont intensifiés au troisième trimestre, tant en volumes qu’en valeur. Cet appel d’air permet au prix de se maintenir durablement à un niveau rarement atteint à cette période de l’année.
Niveaux inédits des cours
Illustration parfaite du commerce prospère avec la Chine, le Danemark, très orienté à l’export, a enregistré 5 hausses successives de son prix d’acompte pour un total de 13 cents sur le mois d’octobre. De même, le marché allemand se caractérise par une grande stabilité de son cours à un niveau élevé depuis 2 mois malgré des réductions d’activité liées aux fériés mais aussi dans un contexte de baisse de production de l’ordre de 4 %.
Amorcée fin septembre, la baisse du prix espagnol s’est poursuivie tout au long du mois d’octobre, d’une amplitude toutefois beaucoup plus mesurée que les années antérieures, soit – 4 cents perdus depuis son plus haut niveau en août contre 20 cents l’an passé. Cette baisse du cours est liée à des poids en hausse, de 2 kg supérieurs aux poids 2018, elle offre aussi un soutien aux entreprises qui ne commercent pas avec la Chine.
Une demande colossale
Confrontée à un déficit croissant de sa production porcine, décimée par la peste porcine africaine, la Chine voit les prix moyens du porc au kilo vif bondir chaque semaine pour dépasser les 35 CNY, soit l’équivalent de 4,5 € du kilo vif, niveau inégalé jusqu’à présent. La demande s’intensifie pour répondre aux besoins colossaux nécessaires aux festivités du Nouvel An chinois fin janvier, provoquant cette flambée des cours. Ce niveau de prix est 4 fois plus élevé que le prix US dont la tendance haussière s’est poursuivie durant le mois d’octobre avant de fléchir en fin de période.
Le bilan des exportations françaises sur les 8 premiers mois 2019 s’élève à 499 300 t (+ 6,6 %) selon les données transmises par l’Ifip. La croissance se poursuit vers la Chine : 96 600 t (+ 40 %). Sur la période, 299 200 t de viande ont été exportées (+ 7,8 %), 44 000 t de produits transformés (+ 1,5 %) et 156 200 t de coproduits (+ 6 %).
Source : MPB