« Les ensilages ont fort heureusement été récoltés avant les pluies. Pour les maïs grain, nous n’avons moissonné qu’un tiers des surfaces », fait observer Noël Laudrin, gérant d’une entreprise de travaux agricoles basée à Moréac (56). Sur ce secteur fortement arrosé, les chantiers ont dû être stoppés pendant une période de 15 jours à cause de terres gorgées d’eau. Pour faire face à ces conditions extrêmes de récolte, cet entrepreneur a fait équiper sa moissonneuse de roues jumelées. « Ces roues supplémentaires ne sont pas montées sur la machine tous les ans. Cette année, c’est obligatoire pour ne pas marquer les sols ». La largeur des pneumatiques atteint 1,60 m, la moissonneuse gagne en portance et en traction. « Avec ces pneus de 800 et de 650, la machine ne descend pas dans le sol. Seule la roue arrière peut légèrement marquer ».
Noël Laudrin espère profiter d’une fenêtre météo plus clémente pour continuer ses chantiers de battage. Il observe des maïs récoltés à « 38 % d’humidité, contre seulement 25 % l’année dernière ».
Une moisson malgré 320 mm
Alain Jegorel apprécie cet équipement spécifique pour cette campagne difficile en maïs grain. « Grâce aux roues jumelées, je n’hésite plus à semer dans des parcelles qui se ressuient moins vite ». Cet agriculteur de Moréac (56) sait qu’il pourra compter sur son entrepreneur pour battre les cultures. « Sans le jumelage, le maïs serait toujours sur pied », estime-t-il. Les récoltes de maïs ont démarré au 31 octobre et ont repris mardi dernier. Les rendements de plus de 100 quintaux secs sont observés sur les parcelles les mieux exposées. « Les grains sont sains sans être en sur-maturité, il n’y a pas de moisissures ». La pyrale n’a pas fait de dégât contrairement aux années passées, les cultures ont été protégées par des lâchers de trichogrammes.
Malgré les 320 mm de précipitation enregistrés sur ce secteur, « les sols se sont ressuyés en seulement 2 jours. Les semis de céréales pourront commencer en début de semaine prochaine », estime l’agriculteur, qui implante ses cultures d’automne avec un travail du sol simplifié. « Je ne suis pas inquiet du retard pris pour les semis. Le plus important reste la portance des parcelles, surtout en semis simplifié où c’est le sol qui commande », conclut-il.