« On peut s’installer en lait sans être fils de paysan… »

 - Illustration « On peut s’installer en lait sans être fils de paysan… »
« Avoir une bonne rémunération, se dégager du temps et se faire plaisir techniquement » sont les objectifs d’Aurélien Leray.
Aurélien Leray n’est pas né sur une ferme. Cela ne l’a pas empêché de s’installer sur une exploitation laitière en système pâturant. Il adore son métier, en vit bien et se dégage du temps pour ses autres activités.

Aurélien Leray avait toujours gardé en mémoire les bons moments passés sur la petite ferme laitière de ses grands-parents. Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur agronome, il a réalisé 3 ans de coopération en Bolivie et est revenu en France où il a travaillé comme salarié agricole en lait bio et animateur à l’Adage. « Mordu des vaches », il commence alors à se poser la question d’une installation. Laurent Lamy, adhérent à l’Adage, qui mène un système économe et très rentable à Corps-Nuds (35), lui propose sur le ton de l’humour de s’installer avec lui.

Même surface et même nombre de vaches

En poursuivant la conversation, le projet est creusé autour de trois objectifs communs : « Avoir une rémunération de 2 000 € minimum emprunts payés, se dégager du temps et des congés et se faire plaisir techniquement. » « À partir du 1er janvier 2017, j’ai commencé à travailler sur la ferme en contrat de parrainage de 6 mois. Déjà à cette époque, on se considérait comme associés », a détaillé Aurélien Leray, lors d’une porte ouverte sur l’exploitation organisée dans le cadre du mois de l’installation durable.

Il a dû investir 158 500 € pour acheter la moitié des bâtiments équipés en séchage en grange. Il a reçu plusieurs aides (DJA, Département, Biolait…). La structure d’exploitation n’a pas du tout été modifiée, avec 45 VL sur une SAU de 58 ha et les objectifs de rémunération sont atteints pour les 2 associés. Des aménagements et chemins pour les vaches ont été réalisés.

Un nouveau départ

« Au début, nous avons dû nous réajuster sur le travail, car nous ne fonctionnions pas de la même manière. Aujourd’hui, cela marche bien. Nous travaillons 40 heures par semaine sur 48 semaines », explique l’agriculteur, qui a des responsabilités extérieures dans le réseau Civam national. Pourtant, les deux associés vont se séparer prochainement car Aurélien va reprendre une autre exploitation située à 2 km.

« Au départ, nous souhaitions augmenter la surface car nos pairies baissent en rendement ces dernières années. Deux fermes se libéraient à proximité dont l’une en bio. Au final, nous avons préféré avoir chacun notre ferme en continuant à mutualiser le matériel, le travail, la surveillance… », explique le jeune agriculteur dont la compagne réfléchit à un projet d’activité complémentaire sur l’exploitation de 54 ha dont 41 accessibles avec 40 VL.

Se former à la transmission

Lors de la rencontre, le Civam 35 Installation – Transmission a présenté sa formation en groupes sur 5 journées qui aide les cédants à anticiper leur transmission et définir un plan d’actions. « Cette formation m’a aidé à réfléchir sur mon projet, à rencontrer les différents acteurs autour de la transmission (MSA, juriste…), à chiffrer ma ferme », explique Bernard Feutelais, agriculteur cédant. « J’ai commencé à me mettre dans une optique de transmission il y a 10 ans. Pour la construction de mon bâtiment, j’ai plutôt fait des choix économiques. » La nouvelle formation démarre cette année le 26 novembre. Le programme prévoit aussi d’aborder les incidences fiscales et sociales, la transmission du foncier, des échanges avec de futurs repreneurs… Inscription au 02 99 77 39 28, emeline.jarnet@civam-bretagne.org. Coût : 105 € par personne.


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