Une étude réalisée par le Civam montre que l’accroissement de l’autonomie est synonyme d’amélioration du revenu. Exemple chez Samuel Servel, à Kergrist.
Samuel Servel s’est installé à Kergrist en 2011 en production biologique. « J’ai progressivement cédé des terres éloignées (20 ha) et repris des parcelles à proximité du siège (33 ha). » De fait, la surface accessible aux 75 laitières est aujourd’hui de 56 hectares, soit 75 ares par vache. L’éleveur a privilégié l’aménagement du foncier à la réalisation d’un bâtiment neuf, envisagé à son installation. « Le bâtiment existant (aire paillée) est fonctionnel. Je vend les réformes en décembre ce qui allège l’effectif. » Le maïs et les cultures de vente ont cédé la place aux prairies ; la centaine d’hectares de l’exploitation est désormais enherbée, essentiellement en mélanges RGA-trèfle blanc, avec un peu de fétuque élevée. Des chemins d’accès aux pâtures ont été réalisés pour un montant de 40 000 €. « L’étable est dans une cuvette. J’ai dû bétonner (ou bitumer) les 750 premiers mètres puis aménager 2 100 m, en terre. Cela me permet d’allonger la durée de pâturage. »
30 €/1 000 L de coût alimentaire
L’éleveur a baissé son chargement ; seules les génisses de renouvellement sont élevées. « Je réalise un peu plus de stocks d’herbe qu’auparavant pour sécuriser le système en période sèche. » 2,5 tonnes par vache et par an. Les pâtures sont également moins rasées (5-6 cm en sortie), notamment en été, pour favoriser la repousse après un épisode de pluie. 4 à 5 tonnes de maïs grain achetées permettent de complémenter les laitières le premier mois de lactation pour conserver de l’état et favoriser la fertilité. Le coût alimentaire est de 30 €/1 000 litres dont 4 € de concentrés.
[caption id= »attachment_43101″ align= »aligncenter » width= »720″] Samuel Servel témoignait de l’évolution de son système mardi dernier, lors d’une porte ouverte organisée par le Civam, le syndicat mixte du Blavet et la Chambre d’agriculture.[/caption]
Salle de traite fermée
80 % des vêlages ont lieu en 6 semaines, au printemps. « Les vaches sont issues d’un croisement à trois voies. L’objectif est d’améliorer la fertilité. » La perte de lait, par rapport aux Holstein d’origine, est de 1 000 litres par vache. « Les femelles, nées en mars, sortent dès le mois de mai. L’année suivante, les génisses ont de bonnes croissances et peuvent vêler à deux ans ». La traite est interrompue entre le 15 décembre et le 15 février. Dès la mi-octobre, la monotraite est appliquée. « Cela représente un gain de 3 heures d’astreinte par jour », précise l’éleveur. Il apprécie la souplesse de travail permise par le groupage des vêlages même si, au printemps, la charge de travail est importante. Les travaux de cultures sont réalisés par Cuma intégrale. La marge brute, sur le dernier exercice, est de 480 €/1 000 L de lait et l’EBE de 250 €/1 000 L pour un revenu de 53 500 €/UTHF. À noter le rachat, en 2019, de 62 hectares par l’association Terre de liens, dont l’une des ambitions est de supprimer le poids de l’acquisition foncière pour les agriculteurs et d’œuvrer à la préservation du foncier. « Je capitalise moins mais, à court et moyen terme, c’est avantageux. Je loue désormais ces terres, avec les clauses d’un bail environnemental. »