Pâturage, stocks de qualité, production du concentré et mécanisation maîtrisée sont des orientations qui peuvent permettre un meilleur revenu.
L’autonomie alimentaire est une piste importante d’amélioration du revenu. En système naisseur-engraisseur, les charges opérationnelles sont inférieures de 71 €/vache entre la moyenne des éleveurs et le quart supérieur. En système naisseur, la différence est de 63 €.
Pâturage hivernal
Premiers leviers d’action : l’optimisation du pâturage (dynamique, tournant) et les associations avec des légumineuses qui permettent de se passer d’azote minéral. « Le pâturage hivernal devient nécessaire avec des hivers plus doux en Finistère », ajoute Raymond Barré, conseiller viande bovine à la Chambre d’agriculture. « En hiver, quelques animaux avec un petit chargement selon la portance des sols peuvent valoriser la pousse d’herbe sans nuire au rendement de la prairie. Et ce sera moins d’enrubannage à réaliser en mai », a-t-il souligné lors d’un rencontre technique organisée récemment à Carhaix (29).
Par ailleurs, « la durée de pâturage peut être allongée avec les cultures intermédiaires et les dérobées, par exemple avec du colza fourrager et de l’avoine. » D’autres pistes d’économies peuvent être réalisées en produisant ses semences, en apportant du fumier sur pâtures, avec un chaulage d’appoint…
Minimum 15 % de MAT pour l’ensilage d’herbe ou l’enrubannage
Deuxième point : avoir suffisamment de stocks de qualité. Il faut d’abord ajuster les effectifs au potentiel des sols. L’ensilage de maïs fournit la moitié des stocks de fourrages en naisseur-engraisseur. Le maïs apportant l’énergie, on attend des ensilages d’herbe et enrubannages une bonne valeur azotée pour équilibrer les rations. Raymond Barré préconise de viser un minimum de 15 % de MAT, voire 18 %. « Produire son concentré est une autre piste : les céréales, le méteil grain, du maïs grain sont intéressants économiquement… Certains éleveurs cultivent aussi du colza grain livré à un collecteur et récupèrent les tourteaux pour les filières non OGM. Ces cultures fournissent aussi la paille, poste dont le coût tend à grimper ».
Bon point pour le pâturage de printemps
Un essai mené à Mauron (56) montre des résultats concluants de finition de vaches limousines au pâturage de printemps, en comparaison à une finition en ensilage de maïs + enrubanné (témoin) ou au mash + paille. La marge brute/animal est favorable de 30 €/vache pour les animaux finis à l’herbe par rapport au témoin et de 65 € par rapport au mash. « Le pâturage est toujours bénéfique sur le plan économique, y compris en Blonde d’Aquitaine. Il peut notamment permettre du pré-engraissement », souligne Margot Le Gac, conseillère viande bovine à la Chambre d’agriculture.