Les conditions particulièrement pluvieuses observées depuis le début octobre ont fortement perturbé les travaux de récolte de maïs et de semis des céréales. De nombreuses parcelles de céréales ne sont donc toujours pas implantées.
Le décalage de la date de semis impacte directement la dose de semis, à la fois à cause du risque de perte à la levée (limaces, risque d’hydromorphie à des stades sensibles, lenteur de la levée), et du tallage fortement réduit. Il est donc nécessaire d’adapter à la hausse la quantité de grains semés. On conseillera donc des densités de semis de 290 à 340 grains/m2 en fonction du type de sol (cf. tableau).
La pression de graminées sera limitée
Les conditions actuelles auront plusieurs conséquences. Une part des adventices aura levé en octobre, permettant un effet de faux semis pour les graines de surface et les repousses. De plus, la pression de graminées d’automne sera sensiblement diminuée. Enfin, le recours au labour sera probablement accru suite à cet épisode humide, permettant sans doute de réduire la pression en graminées. En présence de graminées d’automne, il faudra maintenir dans la mesure du possible, une base de désherbage d’automne avec des produits racinaires. Cette stratégie ne sera toutefois réalisable que si les conditions climatiques le permettent : portance, absence de fortes pluies et d’amplitudes thermiques suite à l’application. Dans les parcelles à flore simple (pâturin annuel et dicotylédones majoritaires, en faible densité), on peut envisager un simple passage en sortie d’hiver.
Une pression de maladies et ravageurs réduite
Au printemps, l’inoculum sera réduit et le rythme accéléré des sorties de feuilles devrait permettre de réduire les risques précoces de maladie. La pression de piétin échaudage et de piétin verse sera sensiblement diminuée. Les semis tardifs permettront d’éviter la majeure partie des contaminations des céréales par le virus de la JNO transmis par les pucerons d’automne ; cependant, des implantations tardives conduisent le plus souvent à des levées très lentes, qui peuvent exposer les plantules aux limaces. Si le retard de semis limite fortement le risque d’exposition aux pucerons, il convient toutefois de rester vigilant vis-à-vis de ces insectes, en surveillant les parcelles dès la levée si le temps doux persiste.l