Récolter ses betteraves en plusieurs chantiers d’arrachage assure une bonne conservation des racines et diminue le besoin de stockage. Les betteraves se conservent très bien au champ en pleine terre.
Pour une bonne conservation à la ferme des betteraves fourragères, Jean-Yves Lirzin, entrepreneur installé à Plounérin (22), n’hésite pas à intervenir avec son arracheuse automotrice en plusieurs passages. Ce calendrier étalé de récolte laisse une partie des betteraves au champ. « Je propose un 1er arrachage dès septembre. Les éleveurs ont ainsi le temps de préparer leur saison d’ensilage de maïs ». Les récoltes se réalisent en moyenne en 2 interventions. Les derniers chantiers seront réalisés au plus tard en avril. « La betterave se conserve très bien au champ. Même si elle gèle pendant l’hiver, elle ne sera pas détruite », précise-t-il.
L’entrepreneur propose une prestation complète au service des producteurs, du semis à la récolte en passant par le binage. « Le désherbage reste un point crucial à ne pas rater, une parcelle sale sera plus délicate à arracher, surtout en présence de chénopodes ou de liserons. Et, en élevage, la conservation est altérée en présence d’adventices ».
Optimiser le stockage
Ces arrachages en plusieurs passages plaisent aux producteurs qui peuvent ainsi se passer de grands silos de stockage, nécessaires en cas de chantiers complets de récolte. « À raison de 100 t de rendement à l’hectare, les volumes à stocker sont conséquents », observe Jean-Yves Lirzin. En moyenne sur sa zone de travail, les agriculteurs cultivent entre 5 et 6 ha de betterave fourragère.
Une culture résiliente
Les conditions de récolte humides de cet automne font coller la terre aux racines. « J’ai de nombreux clients qui stockent leurs betteraves à l’abri. À la reprise du tas pour la distribution, la terre est sèche, les racines se nettoient ». Sur les 90 ha récoltés par l’automotrice de l’entreprise, 1/3 reste encore à arracher. La machine de récolte est capable d’effeuiller et d’arracher entre 3 et 4 ha par jour suivant le parcellaire.
Globalement, les conditions particulièrement sèches du printemps, suivies des canicules et sécheresse, puis d’un automne humide, montrent, cette année encore, « que la betterave fourragère, résiliente face aux aléas climatiques, est capable de se refaire à l’automne et préserve sa qualité. Elle assure toujours de très bons niveaux de rendements, avec plus de 15 tonnes de MS par hectare », rappelle Alexandre Carré, du Gnis. Un constat partagé par Jean-Yves Lirzin qui observe des surfaces en augmentation constante sur sa zone d’arrachage.