Paul Le Caër propose un service de boudinage de maïs grain humide, où la finesse d’éclatement du grain est réglable selon la demande des éleveurs.
Les 40 mères en race Blonde d’Aquitaine de l’élevage de Jean-Yves André reçoivent après vêlage 1,5 kg de maïs grain éclaté par jour en complément de luzerne et de foin. « Le maïs broyé complète très bien la luzerne », observe Florian André, salarié de l’exploitation familiale située à Pleudaniel (22). Ce maïs, stocké en boudin, est aussi distribué aux génisses, les mâles vendus en broutards en reçoivent à volonté. Sur les 15 ha de maïs que compte l’exploitation, 7 ha sont ensilés, 2,5 ha sont moissonnés pour être broyés et conservés en boudin. Le reste de la sole maïs est vendu.
Placé sur un terrain stabilisé, le long boudin de 15 m ne prend pas de place et permet de garder un petit front d’attaque, d’un diamètre de 1,5 m. « Un stockage à plat en silo n’avancerait pas assez vite. Avec le boudin, je peux faire avancer le front d’attaque d’au moins 50 cm tous les jours », fait observer le jeune éleveur. La distribution est effectuée manuellement, avec une simple brouette. Une vigilance particulière est apportée à l’endroit où est stocké le maïs grain humide, une pente risquerait de faire rentrer de l’humidité dans le boudin. « Au démarrage du chantier de boudinage, je positionne une botte de foin au fond du boudin pour éviter qu’il ne soit poussé par la machine ».
[caption id= »attachment_43752″ align= »aligncenter » width= »720″] Florian André, salarié de l’exploitation basée à Pleudaniel (22).[/caption]
Finesse de broyage à la demande
La mise en boudin du maïs grain humide chez Florian André a été réalisée par l’Eta Le Caër, de Mantallot (22). « Cette boudineuse peut aussi bien servir pour de l’orge ou du blé en pur, mais aussi pour des mélanges céréaliers. Une céréale sèche à la récolte peut également être stockée en boudin, en grains entiers », explique Paul Le Caër.
Une densité de 1,3 t/mètre linéaire
En maïs grain humide, la densité est forte dans le boudin, avec 1,300 t de maïs au grain éclaté par mètre linéaire. Pour ce type de broyage, Paul Le Caër monte un rouleau différent sur la machine Silopress du fabricant Idass, pour garder une bonne cadence de chantier et pour un produit fini très fin. « La machine fonctionne avec un rouleau menant et un rouleau mené. Ce dernier est réglable par des ressorts de tension ». Un réglage simple par manivelles vient comprimer ce 2e rouleau, qui sera plus rigide au passage du grain. Dans une configuration maïs, le rouleau menant est conservé, le rouleau mené est changé pour un rouleau à dents triangulaires. « Nous pouvons obtenir un résultat plus grossier, selon la demande ». Un éleveur de la région préfère un éclatement plus grossier pour nourrir ses chèvres.
[caption id= »attachment_43751″ align= »aligncenter » width= »720″] La boudineuse est capable de mettre en boudin 15 à 20 t de maïs par heure, selon l’humidité du grain.[/caption]
Florian André apprécie la finesse de broyage, « le maïs est très bien assimilé par les animaux. Une farine plus grossière se retrouverait dans les bouses », prévoit-il. Suivant l’humidité des grains, 15 à 20 tonnes de maïs sont broyées et boudinées par heure. Plus le maïs grain est humide, plus le produit fini aura tendance à devenir pâteux, et ralentira la cadence. « Sans utiliser de boudins, nous sommes aussi capables de répondre à une demande de stockage en vrac », explique Paul Le Caër.
Une bâche résistante
Les boudins sont conçus pour tenir dans le temps. Avec une épaisseur de 180 µ, le maïs est à l’abri des percements et restera en conditions anaérobies. Florian André ajoute des boudins de sable sur le dessus du tas pour rappuyer davantage l’ensemble et éviter l’échauffement du tas. Le jour du chantier, un conservateur est pulvérisé sur le maïs au sortir du broyeur. Pour se préserver de l’attaque de rongeurs, il est conseillé de positionner le boudin sur un lit de sable et de prévoir des raticides appropriés.