Depuis 30 ans, la filière Bretanin valorise des veaux nourris avec le lait entier de l’exploitation.
« C’est un plaisir de travailler une qualité de veau comme celle-là », ont fait remarquer plusieurs artisans-bouchers lors de la journée anniversaire de la filière Bretanin le 25 novembre à Saint-Gilles (35) qui a rassemblé environ 185 personnes : éleveurs, fournisseur de veaux, abatteurs, bouchers…
Une diversification sécurisée
« Je fais du Bretanin depuis plus de 15 ans. Pour moi, les atouts sont la qualité et la régularité toute l’année », ajoute Claude Heudé, artisan-boucher à Saint-Grégoire (35), qui a obtenu la médaille d’or au concours général agricole 2019 avec du veau de la filière. Lors de la journée, trois bouchers ont réalisé deux belles vitrines avec des melons de veau, des paupiettes au chorizo, des côtes et brochettes marinées… « La filière compte 50 éleveurs répartis sur la Bretagne, les Pays de la Loire et la Normandie. C’est pour eux une source de diversification avec un revenu sécurisé, valorisant le lait au-dessus du prix de marché », explique Carole Leromain, éleveuse et présidente. 4 700 veaux sont abattus annuellement par 3 abattoirs et commercialisés dans 160 points de vente sur le Grand Ouest (80 % de bouchers artisanaux et 20 % de GMS).
Aujourd’hui, la commercialisation se développe en Normandie et en Île-de-France.
« La filière est née en 1989 à l’initiative d’éleveurs laitiers du bassin rennais confrontés aux quotas laitiers, avec un appui de la Chambre d’agriculture. C’était un moyen de valoriser les surplus de lait », a retracé Jean-Stéphane Blanchard, directeur. En face, des bouchers souhaitant se démarquer ont répondu présent. À la fin des quotas laitiers en 2015, la question de la continuité de la filière s’est posée. « Les bouchers ont alors montré leur attachement au produit et la rémunération des éleveurs a encore été sécurisée. »
Le cahier des charges impose l’élevage sur paille de veaux en race pure viande ou croisés viande. Ils affichent en moyenne une conformation de U – / R+ et un poids de carcasse de 136 kg. Les éleveurs apprécient « cette filière familiale et locale bien rodée. » Certains s’y investissent de plus en plus. « En moyenne, 20 % du lait produit est utilisé pour les veaux Bretanins chez nos producteurs. Certains vont jusqu’à 35 – 40 %. »