L’efficacité alimentaire en production laitière est essentielle. Mais quels leviers mettre en place, quels signes observer au sein du troupeau avec quels outils ? Les techniciens ruminants Triskalia peuvent répondre à ces différentes questions lors d’un audit complet en élevage.
Pourquoi la mesure de l’efficacité alimentaire est-elle si importante ? Elle consiste à mesurer la valorisation de la ration, constituée de fourrages et de concentrés, en lait produit. L’efficacité alimentaire s’exprime en litres produits par kilo de matière sèche ingérée. La recherche d’efficacité alimentaire est primordiale pour la performance et l’économie de l’atelier lait. Il existe de nombreux leviers afin d’optimiser l’utilisation des ressources alimentaires par les vaches. Nous allons faire un zoom sur certains de ces leviers.
Assurer une bonne ingestion
En septembre dernier, Michel Vagneur, docteur vétérinaire et consultant en nutrition, est intervenu sous forme de conférence auprès des techniciens ruminants Triskalia sur le thème de l’efficacité alimentaire. Il ne suffit pas d’apporter le bon aliment en bonne quantité pour être efficace, il faut aussi s’assurer que la ration est bien ingérée et bien valorisée. Une ration trop fibreuse exige plus de temps d’ingestion. Une surconsommation de fibres longues encombrantes entraîne un risque de déficit énergétique. Tandis que le manque d’ingestion de fibres suite au tri des longs morceaux entraîne un risque d’acidose. Il faut s’assurer que la ration soit bien homogène et que les particules ne soient pas trop longues afin de limiter le tri par les vaches. Pour cela, les techniciens ruminants disposent du tamis ration Penn State et peuvent faire des diagnostics en élevage. Le confort à l’auge est également un facteur clé. Un manque de places disponibles entraîne une compétition à l’auge. Pour favoriser une bonne ingestion, il est intéressant de multiplier les distributions et de repousser régulièrement la ration.
L’examen des bouses a également son importance, il permet d’identifier les résidus non digérés par les bovins. Les équipes Triskalia disposent de tamis bouses pour contrôler la digestion. S’il n’y a pas de résidus supérieurs à 5 mm dans le tamis, c’est que la digestion est bonne. En revanche, des problèmes de digestion peuvent être liés à un manque de protéines ou un excès d’amidon. Ces différents éléments permettent de s’assurer que la ration est bien valorisée, reste ensuite à vérifier la quantité de lait produite.
[caption id= »attachment_43642″ align= »aligncenter » width= »720″] David Falc’hun, chef produits nutrition bovine, réalise un tamisage de maïs ensilage en élevage.[/caption]
Optimiser le fonctionnement ruminal
Une vache rumine environ 9h par jour, et elle passe entre 12 et 14h par jour en position couchée, nous rappelle Halbe Roséma, un éleveur néerlandais installé en Côtes d’Armor et formateur “Signes de vaches”. Lorsque l’éleveur observe que plusieurs vaches restent debout trop longtemps, il doit pouvoir en identifier les raisons. Il peut s’agir d’un problème de confort des logettes ou d’un manque de place. Lorsque les vaches restent trop longtemps debout ou ‘perchées’ (les deux pattes avant dans les logettes et les deux pattes arrière dans l’aire d’exercice), leur production laitière baisse et cela augmente le risque de boiteries causant une baisse d’ingestion et de production. Concernant le confort des logettes, il faut bien veiller à leurs dimensions (hauteur de la barre au garrot, longueur et diagonale) et à la souplesse du sol. Il existe un test simple pour l’opérateur, se laisser tomber sur les genoux dans les logettes pour tester la souplesse du revêtement. Halbe Roséma précise que les vaches n’aiment pas attendre debout et sont moins productives pendant ce temps. Par exemple, Michel Vagneur recommande de limiter le temps d’attente pour la traite à 1 heure par jour. Une vache peut potentiellement produire environ 1,6 kg de lait par jour en plus pour chaque heure de repos supplémentaire.
Améliorer la marge sur coût alimentaire
Triskalia a mis en place l’outil HAKA pour estimer la marge sur coût alimentaire à l’aide d’un calcul simple. À partir de données technico-économiques (lait par vache, coût alimentaire, prix payé €/1 000 L….)
et des données de la ration (fourrages, aliments, coûts €/kg, quantités kg/MS…), il est possible d’identifier le gain potentiel selon la ration choisie. Cet outil permet une approche simple de la notion de marge sur coût alimentaire en €/VL/j, indicateur très pertinent en production laitière.
Prendre le temps d’observer le troupeau
Pour une bonne efficacité alimentaire, il faut définir des indicateurs, les observer et surtout apprendre à les interpréter. HalbeRoséma rappelle l’importance de faire un audit complet en élevage. L’observation des animaux doit être globale afin de prendre en compte leurs comportements, l’alimentation, l’abreuvement et le logement des vaches. Or la routine, l’habitude, le manque de temps… nous rendent parfois moins attentifs à tous les signes que les vaches nous adressent. C’est là que peut intervenir le regard extérieur du technicien, il a plus de recul et son objectivité permet d’apporter des solutions à l’éleveur pour améliorer les performances techniques et économiques.
Marine Rozec / Triskalia