Les intrusions en élevage marquent la profession

 - Illustration Les intrusions en élevage marquent la profession
Les actions violentes des antispécistes et la compétitivité des filières ont animé les débats lors de l’assemblée générale de l’Union des producteurs de viande.

« On va vers un drame en élevage ». Ce sentiment, largement partagé, inquiète l’ensemble des responsables de groupements. Ils ont alerté les décideurs politiques, suite aux intrusions de plus en plus nombreuses en bâtiments d’élevage, leur demandant d’agir rapidement pour sanctionner cette minorité agissante. Avant qu’un éleveur excédé ne réagisse violemment… «Ces images sont humiliantes pour la profession, dégradantes pour les éleveurs, traumatisantes pour les familles». Michel Bloc’h, président de l’UGPVB, s’insurge : « L’État peut-il continuer à subventionner ces mouvements, via le cadeau fiscal aux donateurs?». La classe politique semble sensibilisée mais le circuit législatif est long… En attendant, le président demande aux éleveurs victimes de porter plainte et de prévenir le service de l’Union des groupements pour conseil.

La loi du marché

La loi Égalim, résultant des États généraux de l’alimentation ne répond à aucun de ses objectifs selon les responsables professionnels. «Le relèvement du seuil de revente à perte se traduit par une augmentation des prix pour le consommateur, une augmentation de la marge pour les distributeurs mais aucun changement pour les éleveurs», poursuit Michel Bloc’h. Il fustige l’idée de la construction d’un prix basé sur les coûts de production. «Le prix du porc actuel est le fait du marché, auquel nous sommes attachés. Cela est vrai pour toutes les filières». Les producteurs de porc, sur le moment, ne s’en plaindront pas… «Nous sommes constants dans notre analyse car en prise directe avec la réalité des marchés. Les marges ne se partagent pas ; elles se gagnent». Le président demande donc au ministre de l’Agriculture de mobiliser ses services pour une orientation européenne vers l’organisation en OP-AOP (association d’organisations de producteurs).

Produire pour tous

Autre objectif de la loi Égalim: la montée en gamme. Les 40 % de production sous Label Rouge en viande bovine d’ici à 2023, laissent Philippe Dagorne, président de la section bovine, dubitatif. «Je n’y crois pas beaucoup, d’autant moins que le producteur n’est pas sûr d’y trouver son compte. La distribution s’engage, mais surtout sur la communication». Michel Bloc’h ajoute : «Nous ne voulons pas que nos produits soient inaccessibles à toute une partie de la population. L’accès aux produits français, avec des standards de qualité sans équivalent dans beaucoup d’autres pays, pour tous, est au cœur de notre projet ». Pour lui, c’est la compétitivité des filières qui permettra aux acteurs de répondre aux attentes sociétales «avec la même agilité que nos compétiteurs européens ».

Contre la régionalisation de la PAC

L’UGPVB considère que la gestion du 1er pilier de la Pac doit rester de la compétence de l’État. «Nous ne pouvons pas laisser prendre en otage le budget de la Pac pour servir des discours électoraux qui, en fait, ne s’adressent pas aux agriculteurs. Seul l’État peut éviter l’émergence de distorsions de concurrence sur le territoire national qui apparaîtraient du fait de la multiplication des politiques agricoles régionales. Nous avons assez de distorsions au niveau communautaire».


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article