A la SCEA La Sablière, la maternité collective de 430 truies de Cheffois sèvre plus de 14 porcelets par portée. Les pré et probiotiques sont mis à contribution pour asseoir les performances.
Il y a une dizaine d’années, six associés reprenaient un élevage de 250 truies naisseur-engraisseur pour le transformer en naissage collectif de 430 truies, conduit en 7 bandes, sevrage à 28 jours. « L’évolution de la structure et l’augmentation de l’effectif de truies a totalement déstabilisé le sanitaire », indique Anthony Bétard, à la fois associé et salarié responsable de la maternité. « Nous avons connu des problèmes sur les truies (mammites, reproduction) et sur les porcelets (diarrhées, œdème, hétérogénéité….). Les frais vétérinaires sont montés à 180 €/truie, avec un taux de pertes de 3 à 4 % en nurserie, par exemple (entre 28 et 39 jours d’âge) ».
De quoi plomber le moral des investisseurs. « Sur les conseils du technicien de la Cavac, nous avons décidé de cesser la médication, beaucoup trop élevée, pour utiliser des levures (Levucell-SB) dans les aliments truies et 1er âge. J’avoue que j’avais un peu peur ». Pourtant, dès la deuxième bande, les problèmes s’atténuent. « Ce qui m’a le plus frappé, c’est que les truies s’allongeaient bien dans leurs cases, ce que je ne voyais plus que trop rarement auparavant ». Un phénomène que Dominique Baudry, technicien Lallemand, fournisseur des levures probiotiques, explique par un rééquilibre du microbiote. « La dysbiose (déséquilibre de la flore intestinale) provoque, entre autres, de mauvaises fermentations, un manque de confort intestinal et de bien-être des animaux ».
Réponse immunitaire
La supplémentation en levures, dans les aliments truies et porcelet revient à 6 €/truie. « Nous sommes rapidement descendus à 120 € de frais vétérinaires par truie, avec un état sanitaire des porcelets nettement amélioré (aliment blanc en nurserie depuis 8 ans) ». Depuis 2015, un anti-oxydant est également ajouté aux aliments pour un même coût de 6 €/truie. Dans l’aliment 1er âge, un prébiotique a, en plus, été ajouté récemment pour sa capacité à agglutiner les pathogènes et à stimuler la réponse immunitaire. Aujourd’hui, l’éleveur n’a aucun doute sur les bénéfices des supplémentations en pré et probiotiques : « Les dépenses de santé sont tombées à 85-90 €/truie, avec de bons résultats de prolificité et de d’homogénéité au sevrage ».
Dès l’entrée en maternité (5 jours avant la mise bas), les truies consomment 3 kg d’aliment allaitante par jour (y compris le jour de la mise bas) et 22 litres d’eau distribués par automate (+ sucette à disposition). Après la mise bas, la ration augmente rapidement de 700 g par jour pour atteindre un plafond entre 7,5 et 9, 2 kg au 8e jour, avec jusqu’à 38 litres d’eau.
Appétit des truies
Cette évolution est programmée selon trois courbes alimentaires tenant compte des prises d’ELD (lard dorsal) à l’entrée en maternité (reprises à la sortie pour déterminer les rations en verraterie). Les probiotiques présents dans l’aliment favorisent l’appétit des truies, selon Dominique Baudry. Seules les 2 ou 3 dernières mises bas de la bande sont induites (planate). L’administration de dynolitic est systématique après 36 heures. Les porcelets sont protégés par une vaccination des truies au Porcoli.
2 truies adoptives par bande
L’éleveur laisse généralement deux porcelets de plus que le nombre de tétines sous les mères. Il décale deux truies adoptives de la bande précédente pour récupérer 28 porcelets de trois jours d’âge. Il met (en plus du lait) de la tourbe, puis un aliment appât à disposition, avant le 1er âge (vers 15-18 jours). Les porcelets sont vaccinés contre le mycoplasme au sevrage en intradermique. Un vermifuge est administré par pompe doseuse. Aucun anti-coccidien n’est utilisé.
Le changement de génétique bouscule le planning
[caption id= »attachment_43708″ align= »aligncenter » width= »720″] Les porcelets consomment rapidement le lait reconstitué[/caption]
Taux de pertes sur nés vifs à améliorer
Le nombre de nés vivants est de 17,88 sur la dernière année. Les pertes sur nés vifs sont élevées : 20,1%. Ces pertes sont principalement dues, selon l’éleveur, au nombre d’écrasés (cases désormais trop petites) et au nombre de tétines insuffisant sur les mères (ratio nés vifs/nombre de tétines). 14,3 porcelets sont sevrés par portée et 35,09 par truie productive et par an, à un poids moyen compris entre 7 kg et 7,5 kg. Le taux de fertilité est de 93,6%.
laurent
bonjour,
pourquoi tous ces élevages ne respectent pas les besoins fondamentaux de truies ? ( et des cochons en général qui les animaux de rente les plus mal lotis, tant ils sont mal considérés, mal traités ) Pourriez vous vivre dans une cage tous les jours, toute l’année, sans pouvoir vous retourner, sans pouvoir vous dégourdir les pattes, sans pouvoir vous gratter ? Quand tous ces éleveurs auront ils un temps soit peu d’empathie pour l’animal qui les nourrit ? Le Respect du vivant, quelle définition en avez vous ? Votre course à l’argent ne vous épargnera pas l’aller simple au cimetière. Et là, qu’en ferez vous de votre coffre fort ? Nous vivons dans une société « merdiquement irrespectueuse et individualiste ». Le mur est proche, malheureusement ceux qui respectent ce qui les entoure, sont mis dans le même bateau et en paieront eux aussi les frais, malgré eux. Depuis 1945, la spéculation a pourri le monde. Il n’y a plus de morale, plus de partage. Bonne chance,