Objectif neutralité carbone et zéro phyto

 - Illustration Objectif neutralité carbone et zéro phyto
Le schéma régional et la Pac pourraient se combiner pour un même objectif de développement durable. ©France Stratégie
Le Sraddet breton veut prendre sa part dans la lutte pour le climat et la biodiversité. Tantôt ce schéma régional interroge ; tantôt il suscite des espoirs.

Dans le droit fil d’une Bretagne qui se veut plus durable, plus équilibrée au niveau des territoires, plus en phase avec l’urgence climatique, la Région a adopté à l’unanimité, le 28 novembre, le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet). Ce projet  qui vise l’horizon 2040 est conduit dans le cadre de la BreizhCop.

Objectifs antinomiques

À la perspective du « zéro phyto » et « la neutralité carbone en 2040 » évoquée par ce plan à long terme, Thierry Coué, président de la FRSEA, oppose « la recherche d’une croissance équilibrée pour préserver la balance commerciale ». Et d’estimer que « la profession fera ce qu’il est possible dans ces deux directions. Mais faire croire que l’agriculture se fera sans pesticides, c’est de la folie ; ce serait peut-être possible si les crédits de recherche n’étaient pas rognés comme c’est le cas actuellement ». Le président de la FRSEA pense que les objectifs de suppression des phytosanitaires et de la neutralité carbone sont en fait antinomiques : « Zéro phyto, c’est moins de biomasse au niveau des cultures qui capteront donc moins de carbone. Comme mettre les animaux dehors revient à accroître leurs besoins en énergie. Si l’on veut parvenir à ces objectifs, il faut d’abord axer les efforts sur la recherche et le développement. »

Atouts des prairies et du bocage

Pour Jean-Marc Thomas, président de la Confédération paysanne, « la prairie et le bocage breton » sont des atouts pour œuvrer vers la neutralité carbone. « À condition de soutenir cette orientation par des aides incitatives, comme le suggère le dernier rapport de France Stratégie qui évoque des bonus de 200 à 457 €/ha en soutien aux prairies permanentes pour favoriser la transition agroécologique ». Le président de la Confédération paysanne voit dans « la polyculture élevage un levier efficace pour parvenir à la neutralité carbone » ; cet objectif ne sera toutefois pas atteint sans baisse des émissions brutes. C’est-à-dire en réduisant entre autres les fermentations entériques des bovins, ce qui supposerait dans ce contexte de réduire de 30 % les effectifs. Quant au zéro phyto, le représentant syndical lâche : « On ne règlera pas le problème en construisant des murs…».

La Pac en levier

France Stratégie, institution rattachée au Premier ministre, suggère dans un rapport du 29 octobre dernier, de faire de la Pac un levier de la transition agro-écologique. Comment  ? « En mettant en œuvre une fiscalité environnementale s’appuyant sur les principes du pollueur-payeur, et en rémunérant les services rendus par l’agriculture à l’environnement ». Cela pourrait se traduire par un bonus pour la diversification des cultures, pour le maintien des prairies (et «  un malus en cas de labourage »). Des bonus pourraient être octroyés pour la préservation de la biodiversité, propose encore France Stratégie. C’est-à-dire que les agriculteurs pourraient être payés pour entretenir des haies, mares, jachères, etc.


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