Clôtures et mesures de biosécurité semblent efficaces. Le cheptel porcin domestique reste indemne de PPA et aucun sanglier positif n’a été retrouvé en dehors des zones réglementées.
La pression est à la baisse, dans le sud de la Belgique. Deux cas ont été détectés en novembre dans la partie nord de la zone infectée. « Il s’agit de restes de sangliers morts depuis plus de six mois », rassure Claude Saegerman, épidémiologiste, en charge du suivi sanitaire. Après un pic en début d’année, peu de cas ont été détectés depuis juin.
Fallait-il vider les élevages ?
Les carcasses de sangliers ont été recherchées dans la nature, géo-référencées, échantillonnées pour analyses, puis acheminées par camions dédiés vers des centres spécialisés, créés pour l’occasion. Les clôtures placées rapidement autour de zones réglementées se sont avérées efficaces. « Au moment du pic de l’épidémie (mars, avril, mai 2019), qui suit la période d’invasion et précède la période endémique, nous avons évité de déranger les sangliers (par une chasse intensive) pour ne pas qu’ils s’enfuient et diffusent le virus ». Au niveau des porcs domestiques, une soixantaine d’élevages ont été désaffectés dans la zone noyau de 63 000 hectares, avec interdiction de repeuplement. Fallait-il le faire ? « Oui, ces élevages, parfois en plein air, avaient un faible niveau de biosécurité. Il fallait aussi rassurer nos partenaires économiques ».
La biosécurité danoise
Côté français, la zone blanche à la frontière (120 km de longueur), où les sangliers ont été chassés, apporte une sécurité supplémentaire. « Mais », rappelle le vétérinaire, « la faune sauvage n’est pas la seule origine possible du virus. Des règles strictes de biosécurité doivent être déployées à tous les niveaux ».
Une étude réalisée dans quelques pays de l’Union européenne montre que ces règles de biosécurité, interne ou externe, sont loin d’être homogènes. Au niveau externe, les achats d’animaux et de sperme sont relativement bien gérés. Mais, seuls 20 % des fermes ont des procédures de nettoyage et de désinfection pour l’entrée des matériaux et des équipements. Au niveau interne à l’élevage, la gestion des maladies est correctement maîtrisée (vaccinations, évaluations…) mais le changement de tenues entre ateliers est peu réalisé ; le lavage des mains entre interventions sur différents groupes d’animaux est quasi inexistant. « Seul le Danemark déploie une bonne politique grâce à sa culture bien ancrée de la biosécurité ». La mise en œuvre de règles strictes peut éviter des pertes dues à la PPA. « Il faut investir dans la biosécurité ; le ratio bénéfices/coûts est évalué à 29 ! ». Sans compter les bénéfices liés à la maîtrise des autres maladies…