La Confédération paysanne dénonce les mesures de biosécurité imposées aux élevages de porc plein air pour lutter contre la peste porcine africaine, « incohérentes » selon les producteurs.
« Répondre à ces normes de biosécurité me coûterait 15 000,00 € en matériel (sas, clôtures, quai isolé…) plus des contraintes sur ma manière de travailler : descendre du tracteur pour ouvrir des portails, désinfection, passage dans des sas… Cela représenterait un quart de temps de travail en plus », souligne un éleveur de porc plein air (25 truies) faisant référence au plan de biosécurité demandé par l’arrêté ministériel du 16 octobre 2018 et qui doit être mis en place pour début 2021. Des contrôles seront alors effectués.
Lors d’une rencontre organisée mardi sur la ferme du Cours Paris à Baguer-Morvan (35), la Confédération paysanne d’Ille-et-Vilaine a souhaité pointer du doigt ces mesures « incohérentes » qui mettent à mal les élevages plein air. « Pour les autorités françaises, l’objectif est avant tout de conserver le statut » indemne « permettant d’exporter. La faune sauvage est le facteur de risque principal sur lequel les autorités et la profession essayent d’agir. Les élevages plein air deviennent donc la première cible », constatent les syndicalistes. Ils ajoutent : « Les flux importants d’animaux et de viande des filières conventionnelles, les nombreux passages d’hommes sur ces fermes sont plus risqués. »
Demande de clôtures mobiles
Alors qu’il est demandé de mettre en place sur certains parcs un grillage plus une double clôture pour éviter les contacts avec les sangliers, les producteurs de la Confédération paysanne ont demandé que des clôtures mobiles électrifiées soient évaluées comme système de protection. Sur le zonage, « l’installation de plusieurs sas où l’éleveur doit se changer et se laver les mains ne va pas forcément accroître la protection de l’élevage et risque de provoquer un rejet de la biosécurité. » Les syndicalistes pensent par ailleurs « qu’il est aberrant de désinfecter les abris et cabanes alors qu’il n’y a pas de problème sanitaire sur l’élevage ou dans la région. Des méthodes autres que chimiques doivent être validées : flambage, raclage… ».
Par ailleurs, l’éleveur en plein air charge souvent ses cochons dans sa bétaillère. « Le risque de contamination est plus faible que lorsqu’un chauffeur circule d’exploitation en exploitation. Il faut en tenir compte par rapport au chaulage des parcours exigé après enlèvement », ajoute Mickaël Romé, de la Confédération paysanne 35.